Livres

Le Mondial de la littérature, 7e édition

Anciennement, le Festival de la littérature misait sur l’échange entre les arts et, également, sur la décentralisation, puisque des activités se déroulaient aussi en région. De ces deux grandes caractéristiques, le Festival, baptisé cette année Mondial de la littérature, a gardé la première, qui est au fond son principal attrait. D’abord parce que ce festival permet des rencontres originales entre les différentes disciplines artistiques et la littérature; et aussi, parce qu’il devient alors un vrai lieu d’expérimentation. Alors que d’autres événements (Salons du livre, Metropolis Bleu) mettent l’accent sur les lectures publiques et les rencontres avec les écrivains, ce qui est toujours agréable, bien sûr, le Mondial s’est trouvé une marque distinctive.

L’événement, qui se déroule du 11 au 19 mai, est divisé en quatre blocs, comme l’expliquaient Bruno Roy, président de l’UNEQ (qui organise le Festival avec ses partenaires) et Michelle Corbeil, directrice du Festival, en conférence de presse la semaine dernière: le premier met l’accent sur l’"ici et l’ailleurs"; le second, sur les arts; le troisième, sur la culture autochtone; et le dernier, sur le livre jeunesse.

Parmi tous les événements, signalons quelques-uns de nos choix. L’Archipel des mots se tiendra le 17 mai, à 20 h, au Cabaret Music-Hall (211, boul. Saint-Laurent). Dans une mise en scène de Denise Viens, Hélène Dorion animera la soirée (avec l’aide de Jean Marchand, musicien) au cours de laquelle Marie-Claire Blais, Claudio Pozzani, Tecia Werbowski, Émile Ollivier, Jean Marc Dalpé et d’autres viendront lire des textes (les leurs et ceux qu’ils aiment tout spécialement).

Le 18 mai, 20 h, au Lion d’or (1676, rue Ontario Est), le spectacle Howl and Breath / Souffle et Hurlement met à l’honneur le spoken word (qui consiste plus en une performance qu’en une lecture), dont la pratique est plus courante au Canada anglais incluant le Québec. (Mais qui n’a jamais vu ni entendu Jean-Paul Daoust lire un texte n’a rien vu!) S’y produiront, entre autres, Mitsiko Miller, Ian Ferrier, Norman Nawrocki; de Toronto, Paul Dutton; et de Vancouver, Sakurako Tanaka.

De la couleur des mots unit littérature et arts visuels: Martine Beaulne met en scène cette soirée du 16 mai, au cours de laquelle des écrivains (Chrystine Brouillet, Denise Desautels, Claire Martin, Roland Giguère, Herménégilde Chiasson et d’autres) liront les textes qu’ils ont créés, inspirés par une oeuvre choisie au hasard dans la collection permanente du Musée d’art contemporain. Mimi Parent, Betty Goodwin, Alfred Pellan, Cindy Sherman, Pierre Soulages sont parmi les artistes sélectionnés par les écrivains. Le spectacle se déroulera au MAC (185, rue Sainte-Catherine O.).

Oser le corps, conçu et animé par Sylvain Dodier, unit la danse et la littérature. Les écrivains Rober Racine, Gilles Pellerin et Yves Ménard ont mis au point des chorégraphies pour Manon Levac, Jacques Brochu et Jacques Boivin. Deux spectacles sont programmés, les mardi 15 et mercredi 16 mai, à 20 h, à l’Agora de la danse (840, rue Cherrier).

Découvertes et rencontres
Le Festival amène aussi son lot de rencontres au cours desquelles les lecteurs et amateurs peuvent venir entendre leurs écrivains favoris, ou découvrir ceux qu’ils lisent sans les connaître. Le 14 mai, au Lion d’or, la soirée Exit favorise ce contact, puisque la revue du même nom s’associe au Festival pour présenter, entre autres, Hélène Monette, Karen Ricard, Éric Roberge, Salah El Khalfa Beddiari, José Acquelin, accompagnés par le musicien Nicolas Letarte. Acquelin animera encore les cinq à souhaits, ces happy hours poétiques et littéraires des Terrasses Saint-Sulpice, tous les soirs du Festival.

Également, le Mondial de la littérature rend hommage cette année aux Premières Nations. Il y aura un brunch littéraire, le dimanche 13 mai, à la Maison des écrivains (3492, avenue Laval, réservation obligatoire, mais entrée libre), en compagnie de Serge Bouchard, anthropologue; on y abordera l’importance et la richesse des cultures autochtones. Tout près, au carré Saint-Louis, se tiendront plusieurs activités pendant la journée du dimanche qui mettront en scène chants, contes, artisanat autochtones, alors que Charles Bender, comédien, donnera un spectacle d’animation inspiré par les textes du baron de Lahontan, auteur de récits de voyages et lieutenant de Nouvelle-France en 1693.

Enfin, soulignons les débats et rencontres Olivieri, qui se tiendront à la librairie-café réputée pour ses soirées animées. Où sont passés les intellectuels? se demandera-t-on le mardi 15 mai, à 20 h: il y en aura quelques-uns ce soir-là, dont Jean Larose, qui conduira la discussion, à laquelle participera Pierre Lepape, critique littéraire au Monde (et, surtout, biographe de Voltaire et de Diderot); d’autres soirées thématiques seront présentées chez Olivieri, vous n’avez qu’à vous rendre sur le site du Festival (www.uneq.qc.ca/festival) ou téléphoner au 844-2172.

Précision
Nous parlions la semaine dernière du Marché de la poésie, qui se déroule du 10 au 12 mai, place Gérald-Godin. Le numéro de téléphone est bien le 526-6251.