Deadly Decisions : Kathy Reichs
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Deadly Decisions : Kathy Reichs

Depuis qu’elle a fait paraître son premier roman, Kathy Reichs jouit d’une couverture de presse vraiment enviable. Il faut bien l’admettre, l’auteure de Déjà Dead a tout pour attirer l’attention des médias. Mais qu’en est-il réellement de ce troisième roman, Deadly Decision?

Depuis qu’elle a fait paraître son premier roman, Kathy Reichs jouit d’une couverture de presse vraiment enviable. Il faut bien l’admettre, l’auteure de Déjà
Dead a tout pour attirer l’attention des médias. D’abord, une carrière hors du commun. Anthropologue judiciaire, elle fait, selon ses propres mots, "parler les os". Spécialisée dans l’identification des cadavres qui donnent du fil à retordre à la police (qu’ils soient à un stade avancé de décomposition, brûlés ou à l’état de squelettes), elle partage son temps entre les bureaux du Chief Medical Examiner en Caroline du Nord et ceux du

Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec, son travail d’auteure de romans policiers, et ses trois enfants. Ajoutez à cela qu’elle est très photogénique, qu’elle a appris le français, et que ses romans policiers se situent à Montréal.

Disons qu’a priori, elle nous met dans sa poche. À en oublier, presque, que c’est de littérature, dont on parle. De littérature policière. Alors que le premier roman de Kathy Reichs, Déjà Dead, nous faisait suivre la piste d’un tueur en série, et que le second, Death du jour, explorait le milieu des sectes, Deadly Decision, troisième intrigue mettant en scène Temperance Brennan, "une anthropologue judiciaire qui travaille à la fois à Montréal et en Caroline du Nord", tout comme son auteure, explore le monde des motards.

À Montréal, les corps policiers sont sur les dents. Une fillette vient de périr, victime d’une balle qui ne lui était pas destinée. On est en pleine guerre de gangs. Les corps de deux membres des Vipères ont été pulvérisés par une explosion. Impossible d’identifier les victimes. Temperance est donc appelée à la rescousse par l’escouade Carcajou. En cours d’enquête, on retrouvera des ossements à Saint-Basile-le-Grand (où l’on vient justement de passer une loi antibunker), et parmi ceux-ci, une partie du squelette d’une toute jeune fille. La fibre maternelle de notre héroïne est durement touchée. Et elle se jure d’élucider tout ça.

Mais, évidemment, plusieurs complications surgiront, dont la visite imprévue d’un petit neveu curieux qui se lie d’amitié avec un journaliste ambitieux.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si les personnages avaient un peu plus de consistance, si les dialogues étaient moins banals, et si le style était un peu plus captivant. Si la traduction, révisée pour le Québec, donne bien la couleur locale (même si on y trouve quelques bizarreries comme cet inspecteur au teint "plus blanc que du Pepto-Bismol"), le roman de Kathy Reich souffre d’une écriture sans intérêt et d’une structure boiteuse. De toute évidence, l’auteure connaît son sujet à fond, et elle maîtrise tout le côté technique des investigations. Mais il lui manque ce qui fait la force des romans de Patricia Cornwell (que, d’ailleurs, Temperance lit à ses rares moments de temps perdu): la capacité d’intégrer avec subtilité tout l’appareil technique. Or Deadly Decision est un roman à deux vitesses. La première: l’intrigue comme telle. La seconde: les explications techniques. Et quand l’auteure passe de l’une à l’autre, le moteur cale, malheureusement.

Restent une agréable visite guidée à travers Montréal et ses environs et un cours accéléré sur le fonctionnement du milieu des motards plutôt intéressant. Traduit de l’américain par Viviane Mikhalkov.

Éd. Robert Laffont, coll. Best-Sellers, 2001, 350 p.

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