Un chien dans un jeu de quilles / La petite fille qui ne souriait plus : Carole Tremblay / Gilles Tibo

Il est des romans qui s’avèrent plus nécessaires que d’autres. En voici deux, signés par de prolifiques auteurs de littérature pour la jeunesse, qui mettent chacun en scène une petite fille aux prises avec un drame particulier. Avec beaucoup d’humour et de sensibilité, Carole Tremblay raconte dans Un chien dans un jeu de quilles l’histoire d’une fillette dont les parents s’apprêtent à divorcer. Multipliant d’abord les astuces pour ne pas entendre "la phrase fatidique qui provoquerait l’Apocalypse", Olivia, 10 ans environ, est bientôt forcée de faire face à la musique. Tenue de choisir le parent avec qui elle demeurera, la petite aura alors la bonne idée de soumettre ses géniteurs à une série d’épreuves (dont la fameuse partie de quilles), censées déterminer un gagnant. Ce sera l’occasion d’une métaphore, aussi judicieuse que divertissante, sur la grande tourmente que constitue le divorce.

La petite fille qui ne souriait plus est un roman très court, écrit simplement, dont on ne peut qu’espérer, avec l’auteur Gilles Tibo et la sexologue Jocelyne Robert qui en a signé la postface, qu’il aura valeur, sinon préventive, du moins thérapeutique dans les foyers minés par les abus sexuels. Le roman raconte le désarroi d’une enfant victime des abus répétés de l’ami de sa mère. "Cet adulte me répète que si ma mère apprenait notre secret, elle ne m’aimerait plus et que les policiers m’enfermeraient dans une prison pour le reste de ma vie." Terrorisée, la petite Nathalie ne joue plus, ne rit plus, et craint de ne pouvoir bientôt plus respirer tant son terrible secret est oppressant. Une de ses professeurs aura heureusement la perspicacité, la douceur et la patience d’amener la petite à se confier, et à retrouver le début d’un sourire. Prions donc que des enfants puisent dans ce roman le courage de parler…

Soulières éditeur, 2001, 168 p., 9 ans +, ill. D. Jolin / Soulières éditeur, 2001, 50 p., 6-9 ans.