Que vaut la littérature? : Denis Saint-Jacques

Qu’est-ce qui fait que tel roman est jugé bon à mettre entre les mains des élèves? Pourquoi tel extrait et pas tel autre devient sujet de dissertation à l’épreuve uniforme de français? C’est là le genre de questions auxquelles tente de répondre la quinzaine d’études rassemblées par Denis Saint-Jacques sous le titre Que vaut la littérature?.
On s’y penche, par exemple, sur le processus de sélection par lequel on détermine, en France, les ouvrages que les futurs enseignants devront connaître afin d’obtenir leur diplôme d’agrégation. On y analyse par quels biais les oeuvres de certains auteurs originellement jugés "malsains", comme Louis-Ferdinand Céline et Jean-Paul Sartre, parviennent à se faire une place au sein du canon littéraire: sur la liste des ouvrages que toute personne "cultivée" se devrait d’avoir lus!

La contribution de Max Roy constitue une éclairante analyse des nouveaux programmes de littérature concoctés par notre ministère de l’Éducation. Et celle de Richard Gingras analyse comment Alain Grandbois est passé du statut de simple poète à celui de classique de notre littérature.

Les articles réunis dans Que vaut la littérature? posent en fin de compte la même question: qu’est-ce qui justifie l’enseignement de certains livres plutôt que de certains autres? Et on découvre que ce ne sont généralement pas les qualités littéraires intrinsèques des bouquins concernés!

Que vaut la littérature? est une fort intéressante réflexion sur la place de la littérature au sein de nos sociétés.

Éd. Nota Bene, coll. Les Cahiers du CRELiQ, 2000, 375 p.