Poésie et politique : Quelques éléments d'un chemin de vie
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Poésie et politique : Quelques éléments d’un chemin de vie

Sympathique tradition que celle de ces mélanges: des compilations d’articles dans lesquels collègues, amis et anciens étudiants soulignent les apports d’une carrière marquante. Poésie et politique s’ouvre sur un court écrit de Michel van Schendel: des pages autobiographiques que l’auteur introduit comme "quelques éléments d’un chemin de  vie".

Poésie et politique
Mélanges offerts en hommage à Michel van Schendel
dir. Paul Chamberland, Michaël La Chance, Georges Leroux et Pierre Ouellet

J’ai moi-même eu la chance d’avoir Michel van Schendel pour professeur. Aussi, le présent articulet est-il une façon d’ajouter humblement mes propres salutations aux Mélanges offerts en hommage à Michel van Schendel rassemblés par Paul Chamberland, Michaël La Chance, Georges Leroux et Pierre Ouellet sous le titre Poésie et politique.

Sympathique tradition que celle de ces mélanges: des compilations d’articles dans lesquels collègues, amis et anciens étudiants soulignent les apports d’une carrière marquante. Poésie et politique s’ouvre sur un court écrit de Michel van Schendel: des pages autobiographiques que l’auteur introduit comme "quelques éléments d’un chemin de vie". À la suite de cet inédit, l’ouvrage regroupe près de 50 textes en hommage à Michel van Schendel: un groupe de "Lectures" proposant des commentaires de son oeuvre poétique; un ensemble de "Poèmes et proses" dédiés à l’écrivain; un recueil d’"Études" traitant de divers sujets et se situant dans la filiation des travaux universitaires et théoriques de van Schendel; et une série de "Souvenirs et témoignages" rédigés par des proches du poète, du professeur et du militant.

Il faut d’ailleurs tenir compte de ces trois aspects de son existence pour avoir une idée de l’importance de la contribution de Michel van Schendel à la vie culturelle québécoise. Poète, il a été, dès la fin des années 50, avec ses Poèmes de l’Amérique étrangère, l’un des tout premiers écrivains québécois à se revendiquer de l’américanité. Depuis, il n’a cessé de se réclamer d’une "Culture du hurlement", à se vouloir "plus neuf que les parleurs d’encens", et à se proposer de "déshabill[er] les bonheurs d’antiquaires qui bavardent dans les roses banlieues".

Professeur, Michel van Schendel des fondateurs de l’UQAM. Il est à l’origine du département d’études littéraires de l’établissement, au sein duquel il s’est efforcé, avec succès, de faire de l’étude des oeuvres littéraires autre chose qu’un travail d’autopsie opéré sur des lettres mortes. Militant, il a été des premières heures du Syndicat des professeurs de l’UQAM. Le tout s’est entre autres concrétisé en un étonnant et touchant recueil de poèmes: Veiller ne plus veiller, Suite pour une grève, celle des professeurs de l’UQAM, qui a duré de septembre 1976 à avril 1977.

Il faut signaler que Michel van Schendel est né en France (en 1929), qu’il "vi[t] par hasard au Québec depuis 1952", ainsi qu’il l’écrit lui-même, et qu’il s’est vu refuser pas moins de quatre fois la citoyenneté canadienne: parce qu’à l’âge de 20 ans, il a été membre du Parti communiste français! Et, chose rare au Québec, chez Michel van Schendel, l’idée d’engagement, tant politique et poétique, s’est toujours située en marge de l’enrégimentement nationaliste.

Poésie et politique: le titre de ces Mélanges offerts en hommage à Michel van Schendel ne pouvait guère être plus à l’image de cet homme qui enseignait notamment à ses étudiants que tous les poèmes sont toujours des écrits de circonstance.

Éd. de l’Hexagone, 2001, 511 p.

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