Jamais de la vie : Écrits et images sur les pertes et les deuils
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Jamais de la vie : Écrits et images sur les pertes et les deuils

L’on n’avait jamais autant réfléchi sur la mort, sur la perte, que depuis le 11 septembre. Et les événements nous conduisent vers des réflexions de tous ordres. C’est exactement ce à quoi se sont livrés les 19 écrivains réunis dans Jamais de la vie, publié aux Éditions du Passage, maison nouvellement fondée à Montréal.

L’on n’avait jamais autant réfléchi sur la mort, sur la perte, que depuis le 11 septembre. Et les événements nous conduisent vers des réflexions de tous ordres. C’est exactement ce à quoi se sont livrés les 19 écrivains réunis dans Jamais de la vie, publié aux Éditions du Passage, maison nouvellement fondée à Montréal et dirigée par Jocelyne Légaré, présidente des entreprises Alfred Dallaire, mais dont les projets littéraires n’ont rien à voir avec sa profession, nous précise-t-on. Parmi les auteurs de Jamais de la vie figurent des écrivains, mais aussi un médecin, un anthropologue, des photographes, des étudiants, des philosophes, etc. On y parle de la perte, de la mort d’un parent (voir le très beau texte de David Homel, L’écrivain, c’est celui à qui il manque les mots, sur son père), d’un enfant, d’un suicide, de maladies, ainsi que l’explique Légaré dans son introduction. Le livre est parsemé de superbes photographies, signées entre autres par Geneviève Cadieux, Irène F. Witthome, Carl Valiquet (qui a pris en 1993 ce remarquable cliché de Beyrouth en ruine, au centre de laquelle trône un énorme panneau-réclame pour une robe de mariée). En fait, ces textes donnent aux auteurs le temps de cristalliser tous les sentiments déchirants, insupportables, dévastateurs, et parfois inconnus, insaisissables que provoque la mort. Pas besoin d’être écrivain pour évoquer avec force le deuil et la perte, comme en témoigne le très beau récit du médecin Clément Payette dans Empty Nest Syndrom, qui évoque la disparition de sa femme, heurtée par un chauffeur en état d’ébriété. Un texte simple, et qui va droit au coeur.

Éd. du Passage, 2001, 190 p.