Écrire en toute liberté : François Barcelo

Dans cette collection, intitulée "Écrire", des auteurs ouvrent leur bulle pour livrer leurs secrets. Pourquoi écrivent-ils, et comment? Évidemment, les réponses ne sont pas les mêmes pour tous, comme on le verra avec les ouvrages de Madeleine Gagnon, Philippe Haeck ou encore Diane Boissonneault, alias Lili Gulliver, prévus dans la même série.

Qui suit la carrière de François Barcelo, ex-rédacteur de pub, sait que l’homme est prolifique, et qu’il se tient assez proche de ses lecteurs, notamment depuis qu’il a créé son propre site Internet (on n’est jamais si bien servi que par soi-même) sur lequel l’on peut tout savoir de ses déplacements et activités: participations aux différents Salons du livre ici et à l’étranger, à des événements littéraires, à des ateliers scolaires, etc. Barcelo aime être lu; et pour ce faire, il informe son public, et ne paraît pas considérer son métier comme un mystère.

Il y a 20 ans, l’auteur publiait Agénor, Agénor, Agénor et Agénor; depuis, il a écrit une trentaine d’autres romans parmi lesquels des polars qui paraissent dans la Série noire de Gallimard. C’est son métier qu’il nous raconte en huit chapitres dans ce récit vivant et instructif. Barcelo avoue écrire non pas pour faire des sous, ni par vanité, mais pour se faire plaisir d’abord. "Écrire pour changer le monde? Allons donc! Je suis prétentieux, mais pas à ce point. En fait, je pratique une littérature de divertissement (entendez par là que j’écris pour me divertir, moi, et vous aussi éventuellement si vous en avez envie mais cela n’est pas absolument indispensable)."

L’on reconnaît l’auteur, qui cultive la dérision et l’ironie mais sans cynisme. On trouve d’autres pages amusantes sur ses méthodes de travail, par exemple. "Pour les rares personnes que cela peut intéresser, je précise que je possède trois ordinateurs et que j’ai toujours été un fidèle partisan d’Apple." Que viennent faire ici l’informatique, les usages de différents logiciels, de correcteurs, etc.? Ils peuvent peut-être, se demande Barcelo, influencer notre manière d’écrire.

L’écrivain ne réfléchit pas en vain. Il accomplit un réel travail d’introspection, généreux, à travers lequel il se dévoile au lecteur. "Le roman n’est pas l’art de rendre le monde plus compréhensible, mais de le rendre plus fascinant", écrit-il.

Éd. Trois-Pistoles, 2001, 119 p.