Moins de 20 $
Entre amis
Collection Hulton Getty
Ils sont vraiment jolis, ces "coffee-table books" format miniature, qui réunissent, chacun sous un thème différent, des photographies en noir et blanc tirées de la célèbre collection Hulton Getty. Dans En vie!, des clichés de personnages en mouvement, jouant à saute-mouton, attrapant au vol un ballon ou avançant en équilibre précaire sur un fil de fer; dans Entre amis, des réunions intimes croquées sur le vif, vieilles dames déguisées en gentilles sorcières, gamins se donnant la main; dans Mon chien, des portraits à croquer de caniches coiffés, de sympathiques bouledogues ou de dalmatiens pensifs; et dans Baisers volés, des baisers chastes ou passionnés pour tous les âges et tous les goûts. Des albums "pour tous" à laisser traîner près d’un fauteuil confortable. Autrement, 2001, env. 108 p. chacun, 14,95 $
Journaliste :Marie-Claude Fortin
Collection Rêveries
Voilà une nouvelle collection de beaux petits livres d’art, pas chers du tout, qui compte à ce jour quatre volumes consacrés aux Degas, Toulouse-Lautrec, Modigliani et Schiele, tous peintres qui ont été particulièrement inspirés par le corps féminin. Accompagné d’une soixantaine de photographies d’ouvres importantes de l’artiste, chaque album nous raconte sa vie, ses influences artistiques, et les singularités de sa technique. Pour redécouvrir, ou faire découvrir, dans une présentation extrêmement dynamique, les danseuses de Degas, les prostituées de Toulouse-Lautrec, les nus d’Egon Schiele, et les magnifiques visages anguleux de Modigliani. Éditions Parkstone, 2000, 14,95 $
Journaliste :Julie Sergent
Cupidon s’en fout (Grand Vampire, volume 1)
de Joann Sfar
Après Petit Vampire, géniale bande dessinée que tout enfant digne de ce nom devrait s’empresser de lire, Joann Sfar propose une version du même univers s’adressant cette fois tant aux adolescents qu’aux adultes. Cupidon s’en fout, premier tome de Grand Vampire, porte sur le thème de l’amour. On y retrouve Fernand, sympathique suceur de sang qui est amoureux de Liou, une femme-arbre, qu’il surprend dans le lit d’un de ses amis. Il fait alors la rencontre d’Aspirine, une jeune vampire branchée qui succombe à son charme suranné, à ses airs de Nosferatu de "film en noir et blanc", lui expliquant: "Les vampires avec des cheveux longs et des piercings partout, c’est pas mon style." Mais Fernand aime toujours Liou, laquelle s’est réfugiée chez l’Homme-Arbre en attendant qu’il se calme. Une galerie de personnages secondaires complète cet amusant tableau. Avec sa verve, son dessin naïf et ses couleurs vives, Sfar revitalise un mythe toujours fascinant. Delcourt, 2001, 48 p., 15,95 $
Journaliste : Éric Paquin
Moins de 30 $
Montand raconte Montand
de Hervé Hamon et Patrick Rotman
Avant d’écrire Tu vois, je n’ai pas oublié (Seuil, 1990), ultime biographie d’Yves Montand, Hervé Hamon et Patrick Rotman avaient passé des heures avec le chanteur et comédien, des heures à lui faire raconter ses souvenirs, ses amours, ses débuts, le cinéma, son engagement politique et ses désillusions; enregistrant ses confidences sur des kilomètres de ruban dont une petite partie, forcément, allait se retrouver dans leur ouvrage. Dix ans après la mort de Montand, les coauteurs ont eu l’heureuse idée de ressortir leurs transcriptions des entrevues, et de les publier telles quelles, ou presque. Un "document brut" émouvant, bourré d’anecdotes, de bons et de moins bons souvenirs, que l’on lit avec la troublante impression d’entendre la voix de Montand. Seuil, 2001, 233 p., 26,95 $
Journaliste : Marie-Claude Fortin
Les Canons du 18 mars (Le Cri du peuple, volume 1)
de Jacques Tardi
Le Cri du peuple a pour arrière-plan l’année 1871 et la quatrième Révolution française (qu’on a retenue sous le nom de Commune), s’ouvrant avec la découverte dans la Seine du cadavre d’une femme tenant fermement dans son poing un oil de verre. Cette adaptation du roman historique de Jean Vautrin (qui a préfacé l’album) apparaît comme l’un des plus beaux livres de Jacques Tardi dont le trait, les personnages et les décors rappellent ceux de son chef-d’ouvre C’était la guerre des tranchées, consacré au gigantesque massacre que fut la Première Guerre mondiale. On ne peut rester indifférent aux albums de ce chef de file de la BD sociale, qui opte ici pour un dessin en noir et blanc, sans tons de gris, et un original format de planches à l’horizontal. Casterman, 2001, 80 p., 28,95 $
Journaliste : Éric Paquin
Moins de 60 $
Un peu de Paris
de Sempé
Pour les amoureux de Paris, mais aussi pour tous ceux qui savent apprécier le dessin à l’encre noire, voilà un 27e album signé Sempé, entièrement dédié à la Ville lumière. Montrant tantôt le Paris tranquille des squares et des petits cafés, tantôt les embouteillages d’un Paris déchaîné, les illustrations sans légende (sauf une, adorable, à la toute fin) sont tout en détail et en sophistication du trait. Et ce n’est pas parce que Jean-Jacques Sempé aura 70 ans l’an prochain qu’il a perdu son âme de Petit Nicolas. Au contraire. En faisant se côtoyer les jeunes en rollers et les vieilles dames, les SDF et les intellectuels, il montre qu’il est de plain-pied avec la modernité. Gallimard, 2001, 40,95 $
Journaliste : Julie Sergent
Dracula
d’Elizabeth Miller
Bien avant que l’écrivain irlandais Bram Stoker ne mette au monde son Dracula, en 1897, les histoires sordides de suceurs de sang avaient déjà enflammé l’imagination de la planète. Selon Elizabeth Miller, une spécialiste canadienne de Dracula, le monstre a une double genèse: présent depuis toujours dans diverses cultures populaires, il doit néanmoins son nom à un héros particulièrement sanglant de l’histoire roumaine, Vlad Dracul (plus connu sous Vlad l’Empaleur…). Elle nous en raconte ici l’histoire, tout en nous faisant découvrir les diverses représentations du vampire à travers les siècles. Une traduction parfois douteuse, mais une histoire fascinante, et un choix d’illustrations, hum… savoureuses? Traduit de l’anglais par Nicole Cochet, Parkstone Press, 2000, 223 p., 49,95 $
Journaliste : Julie Sergent
Les Essentiels de l’art
Magritte
Ses rêveurs au chapeau melon, ses ouvres paradoxales en forme de rébus picturaux, qui accusent la trahison de la représentation et de notre perception de la réalité, font désormais partie de notre imagerie mentale. Les envoûtantes peintures symboliques de Magritte creusent la "quotidienneté hallucinatoire", selon le court essai, éclairant et sans complaisance, de Robert Hughes, qui sert de préface à ce volume. Sinon, ce beau bouquin, de format pratique, laisse toute la place aux "instantanés de l’impossible" du peintre belge. Quelque 400 tableaux, classés en ordre chronologique, exposent l’évolution de l’artiste surréaliste. Tout n’y est pas d’égale inspiration, mais les fans de Magritte y trouveront leur bonheur. Et pour les autres, c’est une belle façon de découvrir cette ouvre onirique. Ludion / Flammarion, 2001, 431 p., 47,95 $
Journaliste : Marie Labrecque
L’univers est dans une coquille de noix
de Stephen Hawking
Quand l’ouvrage Une brève histoire du temps s’est retrouvé sur la liste des meilleures ventes du Sunday Time, Stephen Hawking a été le premier étonné. Cet essai où le physicien tentait d’expliquer à un public non scientifique les phénomènes de la gravité, des trous noirs ou du Big Bang, était, de son propre aveu, "d’un abord plutôt ardu". Si sa structure "avait plu à certains, d’autres n’étaient pas allés au-delà des premières pages". Avec L’univers est dans une coquille de noix, Hawking n’a pas voulu faire Une brève histoire du temps 2, mais présenter la continuité de ses recherches dans les mêmes domaines, en proposant une structure plus facile d’approche. Dans cet ouvrage de grande qualité, superbement et abondamment illustré (on a fait appel aux illustrateurs du groupe Moonrunner design Ltd.), Hawking brosse "un tableau fidèle de quelques-uns des champs de recherche les plus féconds de la physique et de l’astronomie contemporaine", entre autres la relativité, le temps, et l’avancée prodigieuse de l’informatique, au sujet de laquelle Hawking tient à nous rassurer: "Pour l’instant encore, le cerveau d’un simple ver de terre surpasse nos plus puissants ordinateurs." Traduit de l’anglais par Christian Cler, Éd. Odile Jacob, 2001, 211 p., 59,95 $
Journaliste : Marie-Claude Fortin
Brassens, l’ami
Georges Brassens, le vieil indien
Le 30 octobre 1981, Brassens s’en allait, ne laissant pas d’enfants dans le deuil (il n’en a jamais eus), mais d’innombrables copains, dont Mario Poletti, qui avait fait sa connaissance à Paris en 1957. "Chargé de te procurer les livres qui t’intéressaient, raconte-t-il dans l’avant-propos de Brassens, l’ami, j’étais heureux de te faire plaisir, et, en retour, tu m’apportais beaucoup. (…) J’aurais aimé faire ton élégie mais je n’entends rien à cela, et puis tu dirais: "Quel counifle ce glouton optique!" Plutôt qu’une élégie, une biographie ou un témoignage, Poletti a choisi de préparer, en hommage à son ami disparu, un magnifique album où il a reproduit tout ce que Brassens lui avait donné: "manuscrits, notes, correspondances, dédicaces, photographies de (ses) débuts, documents divers". Une iconographie riche, originale, commentée par l’auteur de façon personnelle et touchante. On lit ce beau livre comme on feuilletterait un album de souvenirs chers et rares, avec l’impression heureuse d’entrer dans un cercle de privilégiés. En prime, l’auteur nous offre même un DC qui contient "l’ébauche de la naissance de la chanson la plus célèbre de son répertoire, Les Copains d’abord" que Brassens lui avait donnée. Éd. du Rocher, 2001, 163 p., 49,95 $Plus conventionnelle, mais très intéressante, la biographie signée Gérard Lenne, un autre ami pour qui Brassens était un père. Bien écrite, bien documentée, agrémentée de nombreuses photographies, on y suit le parcours de cet artiste de génie qui voulait seulement écrire des chansons. Albin Michel, 2001, 104 p., 39,95 $
Journaliste : Marie-Claude Fortin
Moins de 100 $
Mont Blanc Éternel
de Roger Frison-Roche et Mario Colonel
Qui était mieux placé que Roger Frison-Roche pour témoigner de la majesté du mont Blanc? L’auteur et alpiniste mort en 1999, qui a fait goûter les ivresses de l’altitude aux millions de lecteurs de Premier de cordée, a entretenu sa vie durant un amour profond pour les cimes abritant Chamonix. Ce sont donc des extraits de ses romans qui accompagnent les époustouflantes photographies de Mario Colonel, lui-même écrivain et fou de haute montagne. Tous deux en profitent pour rendre hommage à tous ces alpinistes qui, "comme des danseurs aériens, équilibrent leurs pas à l’aide du piolet, debout entre la France et l’Italie". On referme ce livre avec l’impression d’avoir foulé nous-mêmes les toits du monde. Éd. Arthaud, 2000, 156 p., 88 $
Journaliste : Tristan Malavoy-Racine
Livres jeunesse
Les Guides de la connaissance
Une nouvelle collection d’ouvrages encyclopédiques voit le jour juste à temps pour gâter les jeunes curieux, et toute la famille, à Noël. Conçus par une impressionnante équipe de la maison d’édition Québec Amérique, qui a depuis longtemps fait ses preuves en matière d’encyclopédies visuelles, les trois premiers volumes explorent en profondeur, et avec une pléthore d’illustrations sophistiquées, La Terre, L’Univers, et La Météo (Le Corps humain suivra ce printemps). Des bouquins franchement intéressants et faciles à consulter. Québec Amérique, 2001, 128 p., 19,95 $
Journaliste : Julie Sergent
Les Princesses racontées par les peintres
de Marie Bertherat
Après s’être intéressé l’an passé aux héros de la mythologie et à leur représentation par les grands peintres, Marie Bertherat répète l’expérience avec ce nouvel album, consacré cette fois à quelque 20 princesses du monde et de la littérature. De La Belle au bois dormant jusqu’à la princesse Diana, en passant par Psyché, Cléopâtre, Iseult, et Isabel d’Espagne (dont le portrait, signé Raphaël, orne la couverture), Marie Bertherat convie les jeunes à un fascinant voyage dans l’histoire et l’imaginaire. Avec des mots simples et une écriture dynamique, elle résume la vie de chacune des princesses, puis commente le tableau dédié à la belle, soit par Rubens, soit par Vélasquez, Van Dyck, Rembrandt et les autres. Un pur délice. Bayard jeunesse, 2001, 36,50 $
Journaliste : Julie Sergent
Un héros pour Hildegarde
C’est moi qui l’ai fait!
de Chrystine Brouillet
Elle a toujours un air serein, Chrystine Brouillet: un désir d’embrasser sans relâche les plaisirs de la vie, qui s’exprime particulièrement dans ses nouvelles érotiques et ses chroniques gastronomiques, et un esprit curieux qui lui fait composer avec un même succès polars et sagas historiques. Elle laisse libre cours à ses passions avec deux nouveaux titres, conçus pour les jeunes, mais délectables pour tous. D’abord un conte inspiré de l’ouvre du peintre Jean-Paul Lemieux, Un héros pour Hildegarde, qui combine histoire d’amour et aventure policière dans le Québec de la fin des années 30. Alors qu’elle célèbre son 12e anniversaire de naissance, Hildegarde demande à sa grande cousine Julie de lui raconter l’histoire de leur grand-père Émile. Vingt-deux tableaux de Lemieux illustrent judicieusement le parcours de celui qui fut un jeune homme amoureux, condamné par les bien-pensants à être séparé de sa bien-aimée, puis se révélant, au retour de la guerre, un héros de l’enquête policière et bientôt de l’amour. L’histoire est irrésistible, et écrite avec une vivacité qui devrait séduire les jeunes. De même, ces derniers seront sûrement attirés par le livre de recettes de Chrystine Brouillet,
C’est moi qui l’ai fait!, où sont colligées 75 recettes accompagnées d’illustrations amusantes et très colorées de Christiane Beauregard. Plusieurs recettes classiques – chili, pizza, etc. -, mais aussi des excursions plus risquées – tofu sauté, saumon en écailles de concombre, clafoutis -, qui enseignent aux jeunes à la fois les techniques de base et la joie d’innover.
Un héros pour Hildegarde, Musée du Québec, 2001, 43 p., 19,95 $
C’est moi qui l’ai fait!, Flammarion Québec, 2001, 128 p., 26,95 $
Journaliste : Julie Sergent
Contes et Fables
Ils cimentent petits et grands comme rien d’autre: les contes et légendes populaires. Afin de retrouver avec nos poussins les Peau d’Âne, Cendrillon, Petit Poucet et les autres grands classiques de la littérature pour tous, on pourra s’armer de ce beau gros recueil de Contes et Fables de Charles Perrault, en version intégrale, nouvellement paru. En plus des classiques Contes en vers et Contes du temps passé, que tout le monde connaît, une quarantaine d’autres textes sont reproduits ici, qu’on lira à voix haute en sortant notre plus bel accent fin 17e!
Contes d’Asie
Si on se sent par contre l’humeur voyageuse, alors il faut absolument découvrir les recueils de contes réunis par le Français Henri Gougaud qui fut entre autres un des paroliers de Jean Ferrat et Juliette Gréco. Lui-même chanteur et romancier, Gougaud s’attache depuis plusieurs années à faire connaître les traditions orales du monde. Son tout dernier-né, Contes d’Asie, nous transporte en Inde, en Chine, au Tibet, au Japon, à travers des récits pleins d’intelligence et de charme.
Le Fabuleux Fablier
Une anthologie de fables pour mieux vivre ensemble? On en a toujours besoin. Tel est sous-titré le très bel album >Le Fabuleux Fablier, dans lequel on retrouve 75 petits poèmes, fables et comptines de tous les temps. D’Ésope à Pef, en passant par Félix Leclerc, Lewis Carroll, Robert-Louis Stevenson et Raymond Queneau, avec son hilarante fable La Cimaise et la Fraction: Vous chaponniez? J’en suis fort alarmante. Eh bien! Débagoulez maintenant!
Contes et Fables, illustré par Eva Frantová, Gründ, 2001, 368 p., 29,95 $
Contes d’Asie, Henri Gougaud & Olivier Besson, Seuil, 2001, 148 p., 25,95 $
Le Fabuleux Fablier, Jean-Marie Henry & Régis Lejonc, Rue du Monde, 2001, 61 p., 22,95 $
Journaliste : Julie Sergent