Dis donc, Ferré… / Benoît Misère : Léo Ferré
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Dis donc, Ferré… / Benoît Misère : Léo Ferré

Les éditions La Mémoire et la Mer continuent à publier tout ce que Léo Ferré a pu coucher sur papier. Après nous avoir fait découvrir diverses plaquettes contenant des oeuvres qui n’avaient eu jusqu’alors que des tirages très limités, elles rééditent cette fois de gros morceaux.

Les éditions La Mémoire et la Mer continuent à publier tout ce que Léo Ferré a pu coucher sur papier. Après nous avoir fait découvrir diverses plaquettes contenant des oeuvres qui n’avaient eu jusqu’alors que des tirages très limités, elles rééditent cette fois de gros morceaux.

Avec Dis donc, Ferré..., elles remettent sur le marché un ouvrage déjà vieux de 25 ans, composé à partir d’entrevues plus ou moins informelles que Ferré a accordées à Françoise Travelet au cours des années 70. Sauf que ce cher Léo avait la mauvaise habitude de sombrer dans la provocation aussitôt qu’on lui posait des questions. Dis donc, Ferré... est le bouquin d’une fan, que seuls d’autres fans de Ferré (j’en suis!) sauront apprécier malgré les quelques bêtises qui s’y trouvent.

Benoît Misère, c’est autre chose. D’abord publié en 1970, ce roman plus ou moins autobiographique ne raconte pas tant l’enfance qu’a vécue Ferré, mais celle qu’il s’est inventée une fois devenu adulte. Un monde de chaleurs et d’odeurs (on est dans le Sud de la France, presque en Italie), décrit dans une langue qui est celle d’un Ferré à son meilleur: "Mon père, Pierre Misère, traînait son nom avec une infinie précaution. On eût dit qu’il charriait des tonnes de nitroglycérine le long de son arbre généalogique. Quand on s’appelle Misère, on en a pour toute sa vie. Cette terreur patronymique le tenait souvent prostré, dans son fauteuil, attendant l’Apocalypse."

Benoît Misère est un roman qui suinte la mélancolie et l’amertume: du Ferré comme on l’aime, quoi!

Éditions La Mémoire et la Mer, 2001, 259 et 255 p.