Germaine Dionne : Le Fils de Jimi
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Germaine Dionne : Le Fils de Jimi

Ce n’est pas au Jimmy de Jacques Poulin, mais bien au guitariste légendaire, mort avant d’avoir 30 ans, que le titre du premier roman de Germaine Dionne fait allusion. Car Nastassia, mère de 17 ans dont nous allons suivre la trajectoire, a nommé son enfant né de père (presque) inconnu en hommage à Hendrix, disparu depuis peu…

Ce n’est pas au Jimmy de Jacques Poulin, mais bien au guitariste légendaire, mort avant d’avoir 30 ans, que le titre du premier roman de Germaine Dionne fait allusion. Car Nastassia, mère de 17 ans dont nous allons suivre la trajectoire, a nommé son enfant né de père (presque) inconnu en hommage à Hendrix, disparu depuis peu (quand s’ouvre le roman, nous sommes en juillet 1971).

En effet, celui qui lui a mis un petit dans le ventre, alors qu’ils écoutaient la musique de Purple Haze lors d’un "party d’Halloween – Open House" bien enfumé, s’est envolé avant le lever du jour. La jeune mère n’a jamais rien su du père de son enfant, ni d’où il venait, ni où il allait. Tout ce qui lui reste de lui, c’est ce message, qu’il a écrit au stylo bleu dans la paume de sa main gauche: "Scuse me while I kiss the sky. With love, Jimi".

Ainsi débute Le Fils de Jimi, premier roman très joliment écrit dont l’histoire s’étend de 1971 à 1999, de la naissance de Jimi jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge adulte, de l’adolescence de Nastassia jusqu’à l’âge des désillusions. Au fil des pages, nous allons partager les années dures de la toute petite famille, les soucis de cette maman trop jeune pour ne pas douter de son "instinct maternel", trop enfant pour savoir quoi faire avec ce bébé qui hurle tout le temps et qu’elle ne sait pas comment consoler; puis, quand son fils ira à l’école, trop indisciplinée elle-même pour savoir quoi dire au directeur qui se plaint de cet élève turbulent. Nous allons croiser au passage quelques personnages aussi esseulés – l’ex de Nastassia, quelques amants de passage, quelques membres de la famille de la jeune femme, les amis puis les blondes de Jimi -, nous allons voir Jimi grandir, tenter de s’assagir.

Si l’on suit jusqu’au bout ce tandem mère-fils, l’on sort tout de même de son histoire avec une certaine déception. Des fils ont été tirés qui ne seront pas noués, des boucles ne seront jamais bouclées. Surtout, on gardera l’impression de n’avoir qu’effleuré la vraie nature des personnages et leur détresse.

N’empêche, Le Fils de Jimi est un premier roman qui vaut le détour. Pour l’écriture, toute simple mais juste, sans effets de style, et pour la musique qui le traverse: les guitares de Hendrix et les chansons de Jean-Pierre Ferland. Éd. Boréal, 2002, 142 p.

Le Fils de Jimi
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Germaine Dionne