Karoline Georges : Nouveaux visages

Elle a commencé par la danse contemporaine, puis a étudié l’histoire de l’art, le cinéma, et elle fait de la photo depuis près de 10 ans. Ces cinq dernières années, elle a développé un intérêt pour l’écriture, et, pour couronner le tout, elle évolue au sein d’un groupe de musique électroacoustique. Bref, Karoline Georges, 31 ans, est une artiste multidisciplinaire. "Je n’ai pas le profil rassurant de l’écrivain, dit-elle. Je sais aussi que j’écris de manière très personnelle, mais pour moi, c’est la même démarche qui se poursuit dans l’écriture, et qui a toujours été en moi." C’est l’automne dernier que Karoline Georges publiait La Mue de l’hermaphrodite, aux éditions Leméac: un roman peu conventionnel, qui raconte la vie d’Hermany, être double, comme l’indique le titre. Tissé à même les sciences et les nouvelles technologies, le destin du personnage n’est pas reposant. Roman peu apprécié par une partie de la critique, très bien reçu par d’autres, il symbolise l’imaginaire de la génération techno. Mais l’est-il vraiment? Peu importent les étiquettes. L’auteure a innové, tenu bon, sans se soucier des qu’en-dira-t-on. "Je voulais suivre un être jusqu’au bout de sa marginalisation. Et je me le suis permis." Pour l’artiste, la littérature demeure l’art le plus complet. "C’est le lieu où tous les autres arts se rejoignent, dit-elle. Je retrouve la musique du rythme des mots, la superposition des images, c’est le lieu du virtuel par excellence. C’est l’art de demain." On attend pour l’automne un conte philosophique (sur la liberté) et, pour l’an prochain, un second roman.