Mélanie Vincelette : Petites géographies orientales

Mélanie Vincelette

vient de lancer sa maison d’édition, Marchand de feuilles, laquelle a publié trois livres cette année. Dont le sien, Petites géographies orientales, un recueil de récits se déroulant, comme le titre l’indique, dans une partie du monde bien éloignée de la nôtre, que ce soit au propre ou au figuré.

Certains de ces courts textes ont déjà paru dans diverses revues, d’autres sont inédits. Bien écrits, ces récits mettent scène des personnages rencontrés lors de voyages (au Laos, au Viêt Nam, en Malaisie, etc.) effectués par une jeune narratrice avide de découvertes, curieuse de tout. Ces 15 textes comme autant d’expéditions relatent donc des aventures, mais constituent également un voyage intérieur, comme en témoigne d’ailleurs le titre du dernier récit, Pour que tu retrouves toujours le chemin vers chez toi. On croise dans ce recueil toutes sortes de gens, surtout des hommes blessés, désorientés: "Mohamed conservait, dans une petite boîte argentée qu’il avait placée tout en haut de sa bibliothèque, une poignée du quartier où il était né. Parfois, il ouvrait la boîte et humait le sol rouge de sa ville natale." (La Sourate des agenouillés) Ailleurs, un chauffeur de taxi bengalais travaillant au Japon confie ses souvenirs amoureux à la narratrice voyageuse: "Asada était toujours le premier de la file lorsque Yoriko sortait de chez madame Saito. Il croyait que c’était le destin." Mais Yoriko lui échappera, malgré sa passion (Aux portes de Kyoto).

Les petites histoires de chacun finissent par former celle de l’observatrice, qui rend avec humanité et finesse chacun de ces épisodes. Une auteure à surveiller. Éd. Marchand de feuilles, 2001, 147 p.