Sorties format poche : À la page
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Sorties format poche : À la page

L’été est propice à la redécouverte de bons auteurs. Voici, en format poche, quelques-uns de nos romans préférés.

L’Homme à l’envers
de Fred Vargas
Fred Vargas

, archéologue spécialiste du moyen âge et auteure de romans noirs, s’est fait connaître du grand public récemment avec Pars vite et reviens tard (Éd. Vivianne Hamy). Mais elle a également écrit d’autres très bons polars, notamment L’Homme à l’envers, paru en 1999. Elle y met en scène Adamsberg, son commissaire fétiche (on le retrouve dans d’autres titres), qui doit rappliquer dans la région du Mercantour pour calmer les nerfs de ses habitants. Tous sont persuadés qu’un loup-garou rôde dans les parages et que c’est lui qui égorge les moutons et terrorise la population. Camille et Lawrence, un Canadien spécialiste des grosses bêtes telles que le grizzly, partiront à la poursuite de ce meurtrier qui hante toutes les conversations. L’intrigue est fameuse, le récit, brillamment raconté et les personnages, surtout, attachants. À redécouvrir. Éd. J’ai lu, 2002, 317 p.

En avant comme avant!
de Michel Folco
Michel Folco a-t-il encore besoin de présentations? L’été est le moment idéal pour se plonger dans ses romans: pas pour la légèreté, mais parce que vous n’aurez plus envie de lâcher le livre, mieux vaut donc être en vacances pour en savourer tout le plaisir. Si vous n’avez jamais lu Folco, c’est le moment d’y remédier. Depuis Dieu et nous seuls pouvons (par lequel on peut commencer pour tout connaître des héros), Michel Folco fabrique un univers ultrapersonnel, qui conjugue amour de l’Histoire et goût frénétique (c’est peu dire!) de l’aventure. En avant comme avant! est le troisième titre de la série, et met en scène le sympathique Charlemagne, ancien meneur de loups, que l’on découvrait dans Un loup est un loup (second épisode de la série). La vie de ce fils de sabotier, membre du clan des quintuplés de Racleterre, et qui n’a pas son pareil pour se mettre les pieds dans les plats, se complique lorsqu’il refuse d’épouser la fille des Pibrac, vieille famille de bourreaux. Charlemagne se retrouve à Paris, où il n’échappera pas à la prison. À lire pour le divertissement, mais aussi pour la qualité d’écriture de Folco. Éd. Points/Seuil, 475 p.

La Vie sexuelle de Catherine M.
de Catherine Millet
Si vous avez peu d’argent à consacrer à vos lectures, mais que vous voulez savoir de quoi il retourne, voici la version poche du sulfureux roman de Catherine Millet. Directrice de la rédaction d’une revue d’art prestigieuse, Art Press, Millet a fait la manchette et scandalisé, amusé, dégoûté, diverti le tout-Paris et, surtout, le milieu littéraire toujours à la recherche du sujet-choc. Malheureusement, on a souvent évacué la qualité littéraire de l’oeuvre en plaçant au premier plan les prouesses sexuelles de l’auteure. Mais bon, comment faire autrement lorsque celle-ci y met tout son talent? Justement, Catherine Millet expose ces dilemmes, dans une préface postérieure au roman, reproduisant un article (intitulé Pourquoi et comment) qu’elle a publié dans la revue L’Infini (Gallimard) en janvier 2002, et dans lequel elle explique sa démarche. Éd. Points/Seuil, 2002, 233 p.

Chasseurs de têtes
de Michel Crespy
Qui aurait cru que le thème des "ressources humaines" aurait pu faire un bon roman? C’est pourtant un sujet qui nous rejoint tous, à l’heure des mégafusions et autres restructurations qui enrichissent les actionnaires des compagnies et détruisent la vie des petits travailleurs. C’est un peu ce que sous-tend ce roman étonnant, signé par un prof de sociologie. Il raconte dans Chasseurs de têtes l’histoire de Jérôme, cadre supérieur qui se retrouve au chômage. Dévasté, le héros reçoit un message provenant d’une agence de recrutement qui dit voir en lui un candidat hors pair pour une entreprise haut de gamme. N’ayant plus rien à perdre, Jérôme répond à l’annonce et se retrouve sur une île, avec un groupe de candidats auxquels il devra se mesurer. Ce récit apparemment banal se métamorphose en roman noir, où la critique sociale occupe une large place. Le monde du travail et des directions d’entreprises (avec leur culte de la performance et du rendement) en prend pour son rhume. À lire pour le défoulement. Éd. Folio/Policier, 2002, 351 p.