Saint-John de Crèvecoeur : Une géographie de l’Amérique du Nord à la fin du XVIIIe siècle
Une géographie de l’Amérique du Nord à la fin du XVIIIe siècleSaint-John de CrèvecoeurVoyage dans la Haute Pensylvanie et dans l’État de New-York depuis l’année 1785 jusqu’en 1798
Une géographie de l’Amérique du Nord à la fin du XVIIIe siècle
Saint-John de Crèvecoeur
Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l’État de New-York depuis l’année 1785 jusqu’en 1798
dir. Françoise Plet
St. John de Crèvecoeur est né en Normandie en 1735. Il a séjourné en Nouvelle-France de 1754 à 1759. Au lendemain de la conquête, il s’installe dans les futurs États-Unis. Il y réside pendant une vingtaine d’années avant d’être forcé par les circonstances (nommément la révolution américaine) à renouer avec la France. En 1782, il publie en anglais, à Londres, les Letters from an American Farmer: le livre que les États-uniens considèrent comme rien de moins que l’ouvrage fondateur de leur littérature nationale! St. John de Crèvecoeur revient par la suite en Amérique à titre de consul de France. Puis il retourne en Europe, où il vit quelques années de mésaventures familiales et politiques avant de publier, en 1801 et en français cette fois, les trois volumineux tomes de Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l’État de New-York. Il meurt une dizaine d’années plus tard, en 1813, dans les environs de Paris.
La réédition (malheureusement partielle) du Voyage… que proposent conjointement les Presses Universitaires de Vincennes et les éditions XYZ de Montréal constitue la première réimpression de l’ouvrage depuis son édition originale. On y découvre un écrivain pleinement imprégné de la sensibilité de son époque: le livre est rempli d’échos de Voltaire et de Rousseau. Mais St. John de Crèvecoeur est surtout un des rares auteurs du temps à avoir eu une expérience de première main des réalités américaines. En mêlant fiction et récit de voyage, son livre propose un fascinant portrait des États-Unis du 18e siècle.
On y parle aussi de nous: "Le peuple canadien est peu cultivateur. La jeunesse canadienne étant presque constamment occupée à conduire les canots chargés de marchandises destinées pour les pays d’en-haut, et à en rapporter les pelleteries, connaît peu les détails de l’agriculture." En fin de compte, nos ancêtres ont été plus coureurs des bois et pas mal moins habitants qu’on a voulu nous le faire croire!
Certains pensent qu’il faut nécessairement se tourner du côté de l’Europe pour s’alimenter en grands auteurs du passé. Réalisée par Françoise Plet, la réédition partielle de Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l’État de New-York de St. John de Crèvecoeur nous prouve qu’on peut être à la fois un classique et d’Amérique. Presses Universitaires de Vincennes / XYZ Éditeur, coll. Temps & espaces, 2002, 394 p.