Mark Z. Danielewski : La Maison des feuilles
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Mark Z. Danielewski : La Maison des feuilles

La Maison des feuilles , de Mark Z. Danielewski, appartient à la catégorie des OLNIs: des objets littéraires non identifiés. Son titre complet est La Maison des feuilles par Zampanò avec une introduction et des notes de Johnny Errand. L’ouvrage est constitué du manuscrit d’un certain Zampanò, intitulé le "Navidson Record", dans lequel cet étrange personnage enquête sur un non moins étonnant film expérimental de Will Navidson, long de dizaines d’heures, dont toutes les copies complètes paraissent être disparues: un documentaire autobiographique réalisé dans une maison où Navidson a installé des caméras qu’il a laissé tourner plus ou moins au hasard pendant des journées entières.

La Maison des feuilles

, de Mark Z. Danielewski, appartient à la catégorie des OLNIs: des objets littéraires non identifiés.

Son titre complet est La Maison des feuilles par Zampanò avec une introduction et des notes de Johnny Errand. L’ouvrage est constitué du manuscrit d’un certain Zampanò, intitulé le "Navidson Record", dans lequel cet étrange personnage enquête sur un non moins étonnant film expérimental de Will Navidson, long de dizaines d’heures, dont toutes les copies complètes paraissent être disparues: un documentaire autobiographique réalisé dans une maison où Navidson a installé des caméras qu’il a laissé tourner plus ou moins au hasard pendant des journées entières.

La retranscription des manuscrits de Zampanò est accompagnée de longues notes rédigées par Johnny Errand, où ce dernier explique les événements étranges survenus autour de lui depuis qu’il a entrepris de dévoiler l’existence de ce texte: des événements qui font plus ou moins écho aux propos de Zampanò, illustrant la portée et la signification du Navidson Record, de même qu’aux images de ce film qui dévoile ce qui s’est passé dans l’étrange maison où le documentaire a été tourné.

On aura compris que La Maison des feuilles est un labyrinthe littéraire dont les divers niveaux de récits renvoient les uns aux autres. Avec ses segments de textes imprimés à l’envers, ses passages raturés, ses pages où s’entremêlent cinq ou six récits différents, ce roman (courageusement et habilement traduit par Claro) est d’une lecture déroutante. Sauf qu’il n’est rien de plus. On le referme avec la même impression qu’à la sortie de la maison des miroirs qui, comme les autos tamponneuses, figure parmi les attractions de tous les parcs d’amusement qui se respectent: c’était drôle au début, mais lassant à la longue.

La littérature compte déjà plusieurs fascinantes expériences de déconstructions romanesques de ce genre: le Tristram Shandy de Sterne; Jacques le fataliste, de Diderot; le Manuscrit trouvé à Saragosse, de Potocki; les Fictions de Borges; la Marelle de Cortázar; La Vie mode d’emploi, de Georges Perec. Le fait que La Maison des feuilles ne présente rien de vraiment nouveau n’est pas en soi un défaut; l’ennui, c’est que le livre de Danielewski est loin d’être aussi réussi et intéressant que ceux de la plupart de ses prédécesseurs. Éd. Denoël & d’ailleurs, 2002, 709 p.

La Maison des feuilles
La Maison des feuilles
Mark Z. Danielewski