"Le rôle du poète aujourd’hui est peut-être de rapprocher les gens, leur faire voir ce qu’ils ne voient pas, ce qu’ils ne voient plus, par habitude, parce qu’ils sont trop déconnectés." Dominic Gagné est né à La Tuque en 1977 et habite maintenant Québec. Comme un rituel de création, c’est en écoutant le disque No More Shall We Part de Nick Cave and The Bad Seeds qu’il a écrit Ce beau désordre de l’être, qu’il publie à l’Hexagone cet automne. Ce jeune poète, qui ne croit plus tellement à la poésie engagée, "tombée en désuétude", a été influencé par André Roy "pour la forme et la sensualité de son écriture", par Jean-Marc Desgents "pour son utilisation de l’image", par François Charron, de même que par Hélène Dorion "pour son souci du détail, pour le caractère intime de son oeuvre, et surtout, pour la simplicité". La simplicité, c’est un peu ce que Dominic Gagné veut apporter à la poésie actuelle, il veut "montrer la simplicité dans sa profondeur". L’auteur connaît bien ses contemporains, en poésie comme en musique – il écoute tous les genres -, et il apprécie aussi des poètes de sa génération comme Jean-Simon Desrochers et Tania Langlais. Pas de doute, Dominic Gagné connaît bien le paysage artistique où il pose les pieds. Il a déjà collaboré à plusieurs revues littéraires et publié un premier recueil, Fragiles Saisons à résoudre, en 2002, aux Éditions Trois. Surveillons-le: "Un enfant entre dans un silence/comme dans une voiture/il en sort des kilomètres plus loin".