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Jacqueline L’Heureux Hart : Yvette Debain

Dans son dernier livre, Yvette Debain Femme imaginaire femme si peu ordinaire, JACQUELINE L’HEUREUX HART se fait biographe pour la deuxième fois. Sa première, Jos, mon père, était un cri d’amour à son paternel. Cette fois, l’admiration a été l’élément déclencheur.

"Quand les Éditions du Vermillon m’ont proposé de participer à un collectif lors d’un cours d’atelier littéraire, j’ai soudain eu l’idée d’écrire sur Yvette Debain", explique Jacqueline L’Heureux Hart. Mais pourquoi madame Debain?, sommes-nous empressés de nous demander. "Madame Debain a marqué l’histoire artistique d’Aylmer. Ayant passé le cap de sa 7e décennie, elle occupe toujours son poste de directrice à l’Imagier. Elle est très active cette dame ", lance spontanément l’auteure.

D’ailleurs, madame L’Heureux Hart – non seulement auteure mais aussi artiste-peintre – et madame Debain ont un point en commun : elles sont passionnées des arts. La protagoniste a très tôt démontré des aptitudes pour le chant. On disait d’elle qu’elle avait la "voix juste". De plus, c’est en dessinant qu’elle a beaucoup, et à un très jeune âge, appris à communiquer.

C’est à l’Imagier que ces dames se sont rencontrées pour la première fois il y a 20 ans: "J’y avais amené mes élèves pour voir une exposition qui était animée par madame Debain", raconte Jacqueline L’Heureux Hart, l’âme au souvenir.

Femme imaginaire met en lumière chacune des étapes marquantes de la vie d’Yvette Debain: son enfance chamboulée par la maladie, la rencontre de son mari, la vie en commune et surtout, la création de l’Imagier. Non pas qu’on puisse comparer la vie de madame Debain à celle de Jackie Kennedy-O’nasis ou de Céline Dion. Mais ce récit biographique gagne de la valeur lorsque lu avec un oeil d’Outaouais. On y reconnaît les lieux – qui d’ailleurs existent encore aujourd’hui -, les organismes (le gouvernement fédéral, SUCO), la présence des deux langues officielles et on en apprend beaucoup sur les premiers balbutiements de l’Imagier et ses instigateurs. Bémol toutefois, ce récit biographique, bien que rédigé avec une grande énergie et une grande sensibilité, n’atteint pas la barre fixée par nos biographes québécois.

Quant à sa forme, le récit a été pimenté jusqu’au rassasiement de citations d’auteurs connus et moins connus. Très romancé, Yvette Debain ne prive pas son lecteur, toutefois, de données factuelles, historiquement évocatrices. Y passe tour à tour la tuberculose et ses sanatoriums, la création des polyvalentes, la construction de l’Imagier des mains de Pierre Debain, époux de madame Debain et artiste de sérigraphie aux oeuvres reconnues.

Composé d’une centaine de pages seulement, ce petit bouquin atteint un objectif précis: il donne envie de rencontrer madame Debain, née Bond, et de visiter l’Imagier. Pour satisfaire une mince part de cette curiosité, le livre s’accompagne de photos sorties tout droit de l’album de famille des Debain.

Yvette Debain Femme imaginaire femme si peu ordinaire
Jacqueline L’Heureux Hart
Editions du Vermillon, 2003