Le Secret de l’alchimiste – Le Destin de la pierre, Tome 1 : Sciences occultes

Il fallait s’attendre à ce que, tôt ou tard, le succès remporté par J.K. Rowling avec les aventures de Harry Potter fasse des petits. C’est maintenant chose faite, même si à proprement parler, le premier roman de l’auteur écossais John Ward est plus sombre et moins juvénile que ceux de l’écrivaine britannique devenue multimillionnaire. En fait, outre la recherche de la fameuse pierre philosophale, qui est également au coeur de cette trilogie mêlant habilement magie noire et aventure, Le Secret de l’alchimiste ne se contente pas d’être une pâle copie des péripéties de l’apprenti sorcier de Poudlard. Les comparaisons sont néanmoins inévitables.

Tout comme Rowling, John Ward est un ancien enseignant. En ce qui le concerne, toutefois, il a quitté son poste au Inverness College en 1999 pour se consacrer à l’écriture, et bien que Le Secret de l’alchimiste soit sa première publication, ce n’est pas le premier récit qu’il a écrit. La distinction la plus évidente entre les histoires de Rowling et de Ward se trouve sans aucun doute dans les univers imaginés par les deux auteurs, aussi différents que le sont leurs héros respectifs. Harry Potter fait de la magie, tandis qu’Hélène et Jake, les intrépides adolescents du Secret de l’alchimiste, en sont les victimes.

Hélène et Jake viennent à peine de se lier d’amitié, lors d’un festival littéraire se tenant à Florence, lorsqu’ils se retrouvent bien malgré eux mêlés à une histoire de recel. Le père d’Hélène, un escroc sans envergure, a dérobé à la richissime famille de sa fille Le Secret de l’alchimiste, un tableau inestimable datant du XVIe siècle. Flairant la bonne affaire, il veut duper son client et revendre avec un important profit la toile à Aurelian Pounce, un adepte de magie noire convaincu que la toile lui permettra de découvrir le secret de la pierre philosophale tant convoitée par les alchimistes. Or, dès qu’il réalise que les forces obscures libérées par Aurelian Pounce sont à ses trousses, Gérald de Havilland prend ses jambes à son cou et se sert d’Hélène et Jake pour récupérer le tableau. Ne reculant devant rien pour remettre la main sur Le Secret de l’alchimiste, nos deux héros sillonnent les rues de Florence, Venise, Milan et Londres, devenues le théâtre de manifestations étranges et inexplicables. Heureusement, pour contrecarrer les forces du mal qui sont à leur poursuite, les forces du bien – sous la forme de Dante Alighieri et Thomas d’Aquin, rien de moins! – viennent en aide à Hélène et Jake.

À la fois récit initiatique et roman d’aventures, Le Secret de l’alchimiste possède tous les atouts pour plaire aux jeunes adultes amateurs de frissons. Cela dit, les adultes férus d’histoires où l’imaginaire et la magie prend le pas sur la réalité ne seront pas déçus non plus.

Dans quelques mois, on saura avec plus de certitude si le président de Studio 9, une maison d’édition fondée par le Montréalais Robert Davies, a réellement réalisé un coup fumant en acquérant les droits mondiaux dans toutes les langues de la trilogie écrite par John Ward. Évidemment, il est déjà question d’une adaptation au cinéma.

Le Destin de la pierre, Tome 1
de John Ward
Éd. de la Courte échelle
2003, 336 p.