Jeunes Livres : Jeunes livres
Les Pommes de M. Peabody
de Madonna
La rumeur est souvent source de malencontreux malentendus. Dans ce récit inspiré d’une histoire vieille de 300 ans, Madonna la multiple raconte l’effet d’une triste interprétation des faits sur le bien-être et la réputation de M. Peabody, un sympathique entraîneur de base-ball qui adore les enfants. À tort, un enfant colporte à qui veut l’entendre que M. Peabody est un voleur. L’histoire fait boule de neige et atteint l’entraîneur, qui trouve un moyen d’enseigner à l’enfant le pouvoir des paroles et l’importance de bien connaître et, surtout, de bien choisir ce que l’on raconte pour éviter de blesser inutilement les autres. Le livre est joliment illustré par Loren Long, un peintre américain s’inspirant de Burton et Hopper. Éd. Scholastic, 2003, 31 p. (S. Despatie)
Le Dictionnaire Goscinny
sous la direction d’Aymar du Chatenet
"Ils sont fous, ces Romains!" Signe de l’influence énorme de la bédé sur l’imaginaire, il y a longtemps que cette réplique, comme bien d’autres de l’univers goscinnien, a éclipsé les citations de Molière ou de La Fontaine qui faisaient autrefois notre culture générale. Traduite en 107 langues, l’oeuvre de René Goscinny est universelle… et volumineuse: 150 albums appartenant à 19 séries pour lesquelles le scénariste s’est adjoint la collaboration d’illustrateurs de divers styles, imposant définitivement la bédé comme le 9e des arts. Les éditions Jean-Claude Lattès lui consacrent rien de moins qu’un dictionnaire rédigé par six spécialistes et dans lequel sont répertoriés plus de 2000 personnages, des citations, des références historiques, des anecdotes et beaucoup d’images. Le résultat? Un plaisir similaire à celui que procure tout bon dictionnaire où l’on saute d’une entrée à l’autre, rêvassant, ravi de ses découvertes, et sans plus se rappeler pourquoi on l’avait tout d’abord ouvert… Bref, la totale! Éd. Jean-Claude Lattès, 2003, 1247 p. (É. Paquin)
Nul poisson où aller
de Marie-Francine Hébert et Janice Nadeau
L’art de parler de la guerre aux enfants n’est pas une mince science. L’album, dont les aquarelles de Janice Nadeau témoignent du drame de manière symbolique tout en nous entraînant dans un univers onirique aux teintes souvent rassurantes et chaleureuses, propose un texte fort nuancé, poétique et sobre de l’écrivaine Marie-Francine Hébert. C’est tout en douceur que nous entrons dans cette histoire où une fillette réalise que certains personnes qu’elle côtoie, comme le père de sa meilleure amie ou le pharmacien, ou le souriant épicier, peuvent se transformer en ennemis pour une histoire d’adultes. À travers le non-dit, le récit aborde la mort ou la tragédie, celle près de nous, comme un microcosme de toute grande guerre. Éd. Les 400 coups, 2003, 32 p. (S. Despatie)
Yasmina et le petit coq
de Sylviane Dauchelle
Pour l’écriture de ce charmant petit conte sur la générosité et la grandeur d’âme, l’auteure née à Paris s’est laissé inspirer par la gentillesse des habitants du Sénégal, où elle a vécu pendant sept ans. Yasmina et le petit coq raconte une histoire toute simple, celle d’une jeune fille débrouillarde qui ne recule devant aucun obstacle pour sauver sa mère gravement malade. Grâce à l’aide de son vieil ami Thiam et d’un petit coq de pagode, elle apprend qu’il ne faut jamais perdre espoir. L’histoire est abondamment illustrée par Gérard Frischeteau. Pour les enfants de 6 ans et plus. Éd. Pierre Tisseyre, 2003, 61 p. (C. Fortier)
Des livres pour Nicolas
de Gilles Tibo et Bruno Saint-Aubin
Le petit Nicolas a une famille quelque peu maniaque qui ne jure que par les livres. Qu’il s’agisse de savoir attacher ses souliers, se brosser les dents, faire un vélo ou laver le chat, on lui tend immanquablement LE livre qui lui enseignera la meilleure technique. Pas étonnant que le garçon répugne à se rendre à la bibliothèque avec son amie Véronique… jusqu’à ce que celle-ci lui fasse découvrir des livres amusants! Une belle fable contemporaine (et au propos évident), écrite par Gilles Tibo et illustrée par Bruno Saint-Aubin. Comme quoi il n’est jamais trop tôt pour inculquer le plaisir de la lecture… Éd. Scholastic, 2003, 32 p. (É. Paquin)
Le Grand Rêve de Passepoil
d’Élaine Arsenault et Fanny
Chaque jour, mademoiselle Madeleine passe devant l’animalerie de monsieur Albert, une boutique voisine de la sienne. Elle y admire chats, oiseaux et poissons d’aquarium, mais ignore le pauvre Passepoil, un petit chien qui rêve d’être adopté par cette couturière aux rubans de toutes les couleurs. Ses efforts pour être remarqué n’ayant pas de limites, Passepoil se faufilera la nuit dans l’atelier de sa bien-aimée pour s’y confectionner des costumes de chat, d’oiseau et de poisson d’aquarium, dans l’espoir de devenir intéressant. Un conte plein de tendresse et d’espoir, rehaussé par les illustrations colorées de Fanny. Un baume pour le coeur, à lire bien au chaud avec son bambin. Trad. par Christiane Duchesne, Éd. Dominique et compagnie, 2003, 30 p. (É. Paquin)
L’Oiseau des sables
de Dominique Demers et Stéphane Poulin
La simplicité et la profondeur des histoires de l’auteure, qui a longtemps écrit pour Le Devoir et L’Actualité, vont toujours droit au coeur. Qu’on soit enfant ou adulte, difficile de ne pas se laisser attendrir par L’Oiseau des sables, qui met en scène un petit garçon qui finit par comprendre que tous les désirs peuvent devenir réalité s’ils touchent à l’essentiel. Comme toujours, l’illustrateur Stéphane Poulin y va de dessins qui accompagnent le texte, mais qui rappellent aussi qu’une image vaut mille mots. Pour les enfants de 4 ans et plus. Éd. Héritage, 2003, 32 p. (C. Fortier)
Koulkoul et Molokoloch
d’Anne-Catherine De Boel
Koulkoul et Molokoloch est l’histoire, tout à fait craquante, du chasseur qui attrapa le jaguar d’eau qui avait avalé le crocodile qui avait avalé le python qui avait avalé Koulkoul, l’attachant paresseux. À peine sorti de ce cauchemar, à peine réveillé d’ailleurs, ce dernier retourne paisiblement dormir auprès de Molokoloch, un autre souriant paresseux qui, lui, ne dormait que d’un oeil, gardant l’autre ouvert, paraît-il, pour veiller sur son compagnon. Tous deux inconscients de ce qui s’est passé, ils remettent à plus tard, en bons paresseux, leur projet d’aller nulle part ensemble, pour ne faire que la moitié du chemin. L’auteure et illustratrice Anne-Catherine De Boel semble décidément tout comprendre de la philosophie de ces adorables bêtes! Éd. Pastel, 2003, 34 p. (S. Despatie)