La thèse ne manque pas de piquant: et si certains peuples jalousaient secrètement les Irakiens, qu’une guerre perdue d’avance contre les États-Unis allait contribuer à sortir du marasme, reconstruction post-bombardements oblige? À partir de cette idée pas si folle, Anglade brosse un dérisoire et souvent hilarant scénario où les Haïtiens, en désespoir de cause, déclare la guerre à l’Oncle Sam dans l’espoir de lendemains meilleurs. Avec ce coup d’envoi dont le timing à peine croyable décuple la réelle pertinence, les Éditions Écosociété inaugurent une nouvelle collection consacrée à la politique-fiction. Un terrain de prédilection pour l’auteur, qui toujours trempe sa plume dans un humour féroce et une irrévérence exquise, et qui par-dessus tout déclare son amour pour le pays le plus pauvre des Amériques, dont 80% des huit millions d’habitants vivent avec à peine 1$ par jour. Éd. Écosociété, 2004, 95 p. (T.M-R.) Georges Anglade sera en séance de dédicace le dimanche 28, de 12h à 15h.