Catherine KiddAlberto Manguel
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Catherine KiddAlberto Manguel

Catherine Kidd

Si vous êtes un habitué des cabarets, festivals et autres événements qui mettent en valeur la scène anglo du spoken word montréalais, l’écrivaine-performeuse Catherine Kidd ne vous est certainement pas inconnue. Appréciée pour sa forte présence scénique, ses lectures incarnées, sa gestuelle ondulante, bien à elle, qui est presque une danse, reconnaissable à sa voix grave et éraillée qui colle à ses textes souvent déployés sur des trames sonores concoctées par DJ Jack Beets, Miss Kidd ne passera pas inaperçue à Metropolis bleu.

Auteure d’un premier roman paru en 2002, Bestial Rooms, et du très joliment intitulé Everything I Wanted to Know About Love I Learned From Taxidermy, qui en est maintenant à sa troisième édition, elle recevait en 2003 le prix du Montreal English Critics Circle pour Sea Peach dans la catégorie "meilleur nouveau texte", une fiction qu’elle a d’ailleurs performée ici, en Écosse et en Scandinavie. D’abord parue en livre-CD chez Conundrum Press, l’histoire met en scène une femme amnésique qui cherche à reconstruire son passé, comme quoi la présence de Kidd dans le cadre d’un festival articulé autour du thème de la mémoire allait de soi.

En compagnie d’Ian Ferrier, de Jon Paul Fiorentino et d’Endre Farkas, l’écrivaine livrera une performance le 31 mars dès 16 h à la Salle Jeanne-Mance. Elle participera également à une discussion de groupe en anglais sur ce que cela implique et entraîne lorsqu’une œuvre est étiquetée "livre de femme", ainsi qu’à une rencontre littéraire. (Marie Hélène Poitras)

Alberto Manguel
Romancier, essayiste, critique littéraire, polyglotte, traducteur, sympathique érudit et passionné de lecture, le Canadien d’origine argentine Alberto Manguel nous fait le plaisir d’une petite visite à Metropolis bleu. L’homme de lettres installé en France depuis trois ans est l’auteur d’Une histoire de la lecture, un essai passionnant consacré à l’évolution de l’acte de lire au cours des siècles, couronné du prix Médicis en 1998. On connaît également son Dictionnaire des lieux imaginaires, préparé en duo avec Gianni Guadalupi, répertoire très fouillé des géographies inventées à travers lequel on retourne dans des contrées visitées en lecture telles que la Forêt de Lorien, Lilliput ou encore l’Île au trésor de Stevenson.

Il a fait paraître l’an dernier une plaquette remarquée, Chez Borges, chronique sensible inspirée des années passées à faire la lecture à Jorge Luis Borges dans son appartement de Buenos Aires. Alberto Manguel n’avait alors que 16 ans et se rendait régulièrement chez un Borges au soir de sa vie, presque aveugle, mais toujours aussi boulimique de littérature. Alors si, pour vous comme pour Alberto Manguel, la lecture est un mode de vie et une manière de vous ouvrir au monde, si vous vous intéressez à la façon dont les mots traduisent notre rapport au réel, ne manquez pas d’aller l’entendre lors d’une des nombreuses tables rondes, discussions ou lectures auxquelles il participe au cours du festival. (Marie Hélène Poitras)