Jean-Jacques Pelletier : Jeux de coulisses
Auteur prolifique, JEAN-JACQUES PELLETIER s’intéresse aux rouages politiques et à la logique du pouvoir dans Le Bien des autres 2.
Depuis le temps, on devrait s’y être habitué, mais ce n’est pas le cas. Jean-Jacques Pelletier n’est pas seulement un auteur prolifique, c’est un écrivain d’une formidable intelligence, qui fait dans la dentelle. Le Bien des autres, son plus récent thriller sociopolitique, compte 1458 pages. L’auteur n’a-t-il pas peur de submerger, voire d’effrayer le lecteur avec cette impressionnante masse d’information? "Je pense qu’aucun lecteur, ni même aucun écrivain, ne se rend compte de tout ce qu’il y a dans un roman. Puis ce n’est peut-être pas mauvais qu’un livre puisse se prêter à une relecture sans ennuyer. Par ailleurs, je pense qu’il n’est pas nécessaire de tout apprendre par cœur. Les faits et l’information qu’on trouve dans Le Bien des autres sont surtout là pour illustrer une logique de pouvoir. C’est ce qui permet au roman de faire son travail et c’est ce que le lecteur devrait retenir: comment fonctionnent certaines logiques de pouvoir et comment résonnent les gens qui les mettent en application", explique l’auteur qui enseigne toujours la philosophie au Cégep Lévis-Lauzon.
Du même souffle, il reconnaît qu’il n’est pas évident, lorsqu’on construit un univers romanesque de 1458 pages, de faire la démarcation entre trop et pas assez d’information. "Ce n’était peut-être pas nécessaire de savoir tous les détails sur la rationalisation de l’Église de la réconciliation universelle, ni de reprendre tout le discours sur la Loi des mesures de guerre, qui est en fait une reprise transformée du discours de Pierre Elliott Trudeau (d’octobre 1970). Au fil des années, je me suis rendu compte qu’on ne sait jamais ce qui va accrocher le lecteur. Après la publication de La Chair disparue (Alire, 1998), j’avais demandé aux gens ce qui leur semblait superflu et ils avaient tous donné des réponses différentes", se souvient Jean-Jacques Pelletier, très conscient qu’une fois écrit, un roman n’appartient plus seulement à l’auteur: "On fait un roman quand on le lit, aussi", croit-il.
Jean-Jacques Pelletier se joindra à une table ronde sur le roman noir lors du Salon du livre de Trois-Rivières le samedi 1er mai à 15 h dans l’environnement du Musée québécois de culture populaire.
Le Bien des autres, tome 2
de Jean-Jacques Pelletier
Éd. Alire
2004, 651 p.