Festival international de la littérature : Accord pluriel
Du 6 au 15 mai, le FIL souligne en grand ses dix ans. Auteurs d’ici, d’Acadie ou de plus loin, rencontres inusitées de la littérature et des autres arts… Le cœur est à la fête au pays des mots. Tour d’horizon.
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Après avoir changé quelques fois de nom, le Festival international de la littérature (FIL) fête ses dix ans en affirmant sa vocation sous le sceau de la qualité et de la variété. Variété des genres littéraires, des générations d’écrivains, mais aussi mariage avec une variété d’autres disciplines artistiques dans une variété de lieux. Le Festival, produit par l’Union des écrivaines et écrivains du Québec (UNEQ), répond surtout à la volonté de promouvoir toutes les facettes de la littérature québécoise, mais laisse également une place de choix à la littérature étrangère. Présentées dans des salles de spectacles, des cinémas, des librairies, des bars et des cafés, les activités du FIL, souvent expérimentales et multidisciplinaires, abordent la littérature de différentes façons pour l’offrir à un large public de manière conviviale et dynamique. Chacun y trouve son compte et la formule susceptible de lui plaire, de le stimuler, ou encore de l’initier à ce vaste monde.
Mots et apéro
Une des plus belles réussites du FIL demeure les 5 à souhaits, une formule axée surtout sur la poésie et animée par José Acquelin. C’est l’occasion de relaxer, de prendre l’apéro au Saint-Sulpice en écoutant des lectures ponctuées en musique par Pierre St-Jak. On y découvre toujours des auteurs méconnus, de nouvelles voix prenant place entre les écrivains établis. On pourra y entendre Tania Langlais, Tristan Malavoy-Racine comme Madeleine Gagnon, Martine Audet ou Yves Gosselin.
De passage
Cette année encore, seront présents des écrivains d’ailleurs tels que Pierre Lepape, Michèle Gazier, Paul Fournel, Marcel Moreau (tous de France), Brina Svit (Slovénie) et Jorge Volpi (Mexique). Pour aller à la rencontre de l’autre, le FIL propose différents sentiers. Ainsi, le 9 mai, la librairie L’Écume des jours accueillera un dialogue entre Paul Fournel et Jean-François Chassay, tandis que le lendemain, au bar L’Barouf, Marie-Andrée Lamontagne animera un débat autour de la traduction avec plusieurs des invités étrangers. Quant à la Maison des écrivains, y seront présentées, le 14 et le 15, des conférences sur les thèmes L’esthétique du décentrement et Ruptures d’identité.
Place aux petits
Désireux de sensibiliser les jeunes au plaisir de lire, le FIL a créé un Marché du livre jeunesse au carré Saint-Louis. C’est donc en plein air, aux sons de La Fanfare Pourpour, que les enfants sont invités à se faire maquiller et à prendre la parole aux côtés de leurs auteurs préférés. Il y aura des ateliers, des jeux, et des gens pour raconter des histoires! Seront présents: Robert Soulières, Stéphane Jorish, Suzanne Julien, Danielle Vaillancourt et plein d’autres.
Le cercle de midi
Le FIL investit la Place des Arts pour dix "midis littéraires". Les comédiens Robert Lalonde, Hélène Loiselle, Marcel Pomerlo, Chloé Sainte-Marie, Pascale Montpetit, Marie Tifo et Pierre Curzi liront des extraits de romans ou des poèmes. Plusieurs spectacles littéraires ont également lieu le soir, bien sûr. Notamment, des livres de Wajdi Mouawad et de Robert Lalonde seront adaptés spécialement pour la scène.
Pour ne rien manquer, mieux vaut consulter le programme du Festival ou le site Internet www.uneq.qc.ca.
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L’Acadie à l’honneur
À l’occasion du 400e anniversaire de l’Acadie, le FIL rend hommage à ses écrivains. Entre autres, les 5 à souhaits offriront le 7 mai une formule entièrement acadienne. Le lendemain matin, vous pourrez aussi entendre une lecture de Viola Léger (celle qui incarnait La Sagouine), suivie de confidences et d’une discussion lors du brunch littéraire de la Maison des écrivains. Mais c’est le 8 au soir, au Lion d’Or, qu’est fixé le rendez-vous acadien par excellence. Accompagnés en musique par Les Païens, Marie-Jo Thério et Fredric Gary Comeau (qui lira également), Christian Roy, France Daigle, Serge Patrice Thibodeau et bien d’autres apporteront au public montréalais leurs mots et leurs couleurs.
L’écrivain et directeur littéraire Gérald Leblanc, un habitué du Festival, a accepté la direction artistique de la soirée avec enthousiasme. "On a des littératures, des histoires et des pays fraternels, nous dit-il en entrevue. Au début des années 80, chez Janou Saint-Denis, avec l’UNEQ ou avec le Festival de poésie de Trois-Rivières, il y avait des percées pour les poètes acadiens. De ça, il s’est forgé des amitiés. Maintenant, des écrivains québécois viennent chaque année à Moncton au Festival Northrop Frye et à Caraquet." Le poète est ravi de constater que les visites, aujourd’hui, sont mutuelles et que chacun s’enrichit de l’autre culture. Pour lui, le FIL est une occasion d’échanger des livres et des idées avec les gens, et il se promet de rester quelques jours de plus pour écouter les autres.
"Il y a maintenant trois générations actives d’écrivains acadiens. Nous sommes suffisamment solides et il est essentiel qu’on ne parle pas toujours entre nous pour continuer d’évoluer. Je ne peux personnellement parler de ma culture sans mentionner l’apport du Québec! Parce que j’ai écouté les Pauline Julien, Robert Charlebois. J’ai lu Marie-Claire Blais puis Victor-Lévy Beaulieu, et Dieu sait combien la poésie québécoise a été une nourriture incroyable!" Il nous invite donc à entendre la variété et la qualité de l’Acadie littéraire d’aujourd’hui: "Toutes ces voix ensemble donnent vraiment un éventail de ce qu’est l’Acadie plurielle."
INFO-FESTIVAL: (514) 277-1010