Anatole Deibler : Carnets d’exécution
Promu par la presse "meilleur bourreau de France", Anatole Deibler exerça de 1885 à 1939 un métier hors de l’ordinaire que son père et son grand-père avaient pratiqué avant lui, faisant tomber la lame de la guillotine sur le cou des condamnés parmi lesquels figuraient des anarchistes, des meurtriers et des maquisards corses. Ayant procédé à 400 exécutions, dont une centaine avant d’atteindre l’âge de 26 ans, Deibler entreprit la rédaction d’une sorte de journal intime afin de s’alléger du fardeau de culpabilité et de solitude qu’il portait. Ces carnets, aujourd’hui réunis et présentés par Gérard A. Jaeger, exposent les faits relatifs à chaque exécution, accompagnés d’impressions personnelles sur les moments ultimes de la vie des condamnés. Vision intérieure (et troublante) d’une époque charnière où une partie de la population se rendait encore à l’échafaud comme on va au spectacle, tandis qu’une autre militait activement contre la peine de mort. Éd. L’Archipel, 2004, 298 p.