Louise Portal : La muse des Correspondances d'Eastman
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Louise Portal : La muse des Correspondances d’Eastman

Résidente des Cantons-de-l’Est depuis huit ans, LOUISE PORTAL a contribué à y implanter un événement culturel unique en Amérique: les Correspondances d’Eastman. Une fête de l’art épistolaire, certes, mais aussi de la littérature, de la chanson et du théâtre. Rencontre avec celle qu’on a joliment nommée la muse de l’événement.

Louise Portal est tombée sous le charme d’Eastman en 1976 alors qu’elle jouait au théâtre La Marjolaine. Elle y est revenue quelques années plus tard, le temps d’un séjour avec son amoureux. C’est là qu’un rêve a pris forme. Celui de se bâtir un petit coin de paradis dans cette belle région. Avec son mari, elle a entrepris de défricher un lopin de terre, d’ériger une maison et même de creuser un petit lac avec une magnifique vue sur la montagne.

Amoureuse de son nouveau coin de pays, Louise Portal a eu envie d’y implanter un événement culturel qui serait digne de la beauté des lieux. De concert avec l’auteur et critique littéraire Jacques Allard, elle a mis sur pied les Correspondances d’Eastman, un événement inspiré des Correspondances de Manosque en France.

"On a tout de suite eu un intérêt de la part de notre municipalité, raconte-t-elle. Mais ça nous a pris deux ans avant d’être capables de ramasser un minimum de budget pour tenir la première édition, l’an dernier. Cette année, on a plus de 100 bénévoles qui travaillent pour réaliser cette fin de semaine de poésie, de mots, d’écriture, de musique, de performances et de spectacles."


Plaisir d’écrire
Les Correspondances d’Eastman permettent aux visiteurs "de renouer avec le geste d’écriture", comme le dit l’actrice, comédienne, chanteuse et porte-parole de l’événement. Moyennant un modeste prix d’entrée, les visiteurs reçoivent des feuilles de papier, des enveloppes, des stylos. Ils peuvent ensuite laisser venir l’inspiration dans des chambres et des jardins d’écriture aménagés chez des résidents et des commerçants du village. Une fois les lettres écrites, l’organisation des Correspondances se charge de les poster aux quatre coins du globe, affranchissement compris.

Concours d’écriture, lectures-spectacles, cafés et débats littéraires, expositions d’arts visuels et projections de courts métrages sont aussi à l’horaire de la fin de semaine.

Mais à l’ère du courriel et des communications éclair, où se situe la pertinence d’utiliser la plume, le papier et la poste pour s’adresser aux gens qu’on aime? "Quand on pense que dans l’ancien temps, les lettres étaient apportées par un cavalier, qui mettait des semaines à aller les livrer… Quand les gens écrivaient quelque chose, ça avait vraiment une portée. Aujourd’hui, on communique plusieurs fois par jour avec plusieurs personnes. C’est formidable, le téléphone et le courriel! Je fais moi-même beaucoup usage du courriel […]. Mais ça ne remplacera jamais le fait de personnaliser le rapport à l’autre par l’écriture."

"Puis, je trouve qu’on reçoit juste des comptes à payer par la poste! rajoute-t-elle. Hier, je revenais de 10 jours d’absence et j’avais une pile de courrier. Mais j’avais une lettre de France, d’une femme qui nous a reçus dans son jardin d’écriture à Manosque et qui vient aux Correspondances d’Eastman. […] Dans le lot de courrier, il y avait cette lettre-là, écrite à la main, ce petit carton… C’était bien!"


L’Actrice
Le geste d’écrire, Louise Portal le pose régulièrement. Elle lancera cet automne son quatrième roman intitulé L’Actrice aux éditions Hurtubise, un ouvrage présenté en primeur le samedi 21 août lors d’un café littéraire aux Correspondances d’Eastman. "C’est un roman. Ce n’est pas du tout une biographie! On m’a souvent demandé d’écrire mon autobiographie, mais je ne trouve pas ça intéressant", lance la belle dame.

Autre projet: un long métrage, avec un réalisateur français, qui serait inspiré d’une nouvelle de Dany Laferrière. Un rôle qui – si le projet voit le jour – lui aura été confié sans audition, le réalisateur ayant été conquis par sa performance dans Les Invasions barbares. Muse un jour, muse toujours!

Du 20 au 22 août
À Eastman