FAIT PAS SI DIVERS : Notes livres
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FAIT PAS SI DIVERS : Notes livres

Pour son dernier né, Jakob, fils de Jakob, Alain Gagnon s’est inspiré d’un fait divers, lu dans un journal un samedi matin. En gros: un homme s’est immolé sur la tombe de sa femme, qu’il avait aidée à mourir quelque temps plus tôt. L’homme était juif. Sa femme, allemande. "L’homme m’a donné sa mort. Il a fallu que j’invente sa vie. J’avais la fin, il a fallu que je remplisse les vides pour arriver à cette fin-là", raconte Alain Gagnon. En fait, l’écrivain confie n’avoir rien inventé, il n’a fait qu’écouter l’histoire qui tournait dans sa tête, et l’écrire. "J’avais une idée, je me suis assis et je me suis laissé emporter, précise l’auteur. L’histoire m’est racontée par je-ne-sais-qui. Il faut accepter que le texte est plus fort que soi. Quand on réfléchit trop, on bousille tout", continue celui qui a plus d’une quinzaine de romans à son actif, en plus des innombrables nouvelles et poèmes. Dans celui-ci, on suit Jakob. Enfant au début du récit, il connaît la guerre, il survit aux camps de concentration, d’où ne sortiront pas les autres membres de sa famille. Il traversera l’horreur comme il peut et se retrouvera au Québec. À travers l’histoire, on peut retrouver une critique féroce des Allemands, mais aussi des alliés, qui ont fait "pas mal de saloperies dans les prisons qu’ils géraient", remarque Alain Gagnon. Si le sujet est sombre, le récit ne l’est pas, le héros non plus. On reconnaît là toute l’habilité de l’auteur à raconter des histoires. Même si, comme il le précise encore, "Jakob s’est imposé comme ça, sympathique."

Pour un dimanche après-midi où il fait froid, où il pleut, où il vente. On s’en fout.

Jakob, fils de Jakob
Ed. Triptyque