Jean-Claude Larouche : Méditer l’édition
Jean-Claude Larouche, profession: éditeur. Son métier lui exige de lire, lire et lire encore les manuscrits que des centaines d’auteurs, d’ici et d’ailleurs, lui envoient dans l’espoir que leurs lubies soient éditées.
Pour qu’un livre plaise à l’éditeur de la rue Jacques-Cartier, "il faut qu’il touche mes cinq sens, explique-t-il en montrant du doigt son nez, ses yeux, et ses mains. Il n’y a pas vraiment de recette à suivre". Lire occupe une bonne partie de son temps et il ne cache pas que son sport préféré est la lecture puisque "j’aimerais lire un livre par jour… en vacances", blague-t-il.
Après 28 ans de métier, JCL est-il plus vendeur ou plus éditeur? "J’ai encore trop de plaisir à lire les manuscrits. Quand mon lecteur m’en recommande un avec empressement, je sens monter la fièvre en attendant le paquet à lire, raconte le "manuscrivore". Quand je ne ressentirai plus cette hâte-là, alors je serai devenu plus un homme d’affaires qu’un éditeur et il sera temps de penser à ma retraite."
LES COÛTS DE L’ÉDITION
Cette année, sur les 28 livres JCL, "il y en a un premier tiers qui va me coûter de l’argent, le deuxième tiers va faire ses frais et le dernier tiers me permettra de faire de l’argent. Si je me trompe dans ma palette, je suis déficitaire", indique le côté homme d’affaires. Que ce soit un livre avec un espoir de vente de 300 copies ou de 10 000 copies, "on y met la même énergie, le même cour", confesse-t-il. Un best-seller au Québec, c’est 5000 copies vendues; c’est peu en regard de la population, mais "c’est beaucoup si on regarde le marché, parce que la moyenne de vente est de 400 exemplaires", souligne-t-il. Par ailleurs, il fait remarquer qu’il a franchi à sept reprises le cap des 100 000 copies vendues avec quelques-uns de ses poulains.
Quant à la notoriété de JCL, "nous n’avons pas encore la renommée d’une maison littéraire comme XYZ ou Boréal, mais plutôt celle d’une maison d’édition plus populiste, et nous aurons toujours notre place", souligne Jean-Claude Larouche. Au Québec, sur quelque 150 maisons du même genre, Éditions JCL sort bon 28e en termes de chiffre d’affaires. N’importe qui peut devenir éditeur du jour au lendemain, mais ce qui fait la différence, c’est celui qui durera 28 ans en affaires, avec des hauts et des bas.
Un des écrivains qu’il aurait aimé éditer? "J.K. Rowling, qui a écrit Harry Potter, répond à la blague le passionné de lecture. Mais un homme comme Paulo Coelho, j’aurais bien aimé."
Encadré
Son écurie compte:
Plus de 18 collections
Plus de 300 titres
184 auteurs du Québec et d’ailleurs
Quelques moments de tempête
28 ans de prospérité