FIPTR : Entrer en poétique
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FIPTR : Entrer en poétique

Passer par le FIPTR, c’est traverser cinq continents de poésie, c’est entendre une centaine de poètes, c’est faire la fête.

Le 20e Festival international de la poésie de Trois-Rivières présentera, du 1er au 10 octobre, plus de 100 poètes qui liront des textes de leur cru. Cent poètes rémunérés pour présenter leur poésie parfois dans des salles de spectacle ou dans des lieux bondés d’admirateurs du genre, mais aussi parfois dans des endroits où il faut gagner le public, comme les restaurants ou les bars d’habitués.

Il faut dire qu’au fil des ans, les habitudes des Trifluviens ont changé, et pour la période du Festival, de plus en plus de gens se rendent dans cette ville pour écouter leurs poètes préférés et découvrir de nouvelles voix. Si, pendant les premières années du Festival, les écrivains devaient à l’occasion jouer du coude pour se faire entendre, aujourd’hui, l’événement se déroule presque devant un public gagné d’avance. La ville est prise en otage par les poètes, et on qualifie souvent ce kidnapping de magique.

C’est bien connu, on le répète même trop souvent, le poète gagne peu d’argent avec ses livres. Par contre, certains poètes voyagent beaucoup grâce à la poésie: festivals, colloques, marchés, foires, salons, lectures publiques, rencontres internationales, rencontres d’étudiants, etc. Bien sûr, chaque poète n’a pas cette chance. Mais reste que le poète moyen (appelons-le ainsi en regard de sa popularité, non de ses qualités!) a plus d’occasions de créer des liens avec ses semblables que le prosateur moyen. C’est un peu cette fraternité internationale qui donne au festival son allure sympathique. C’est aussi la proximité des lieux de diffusion, la taille de la ville et le caractère festif de l’événement. Et on dira ce qu’on voudra, lire dans un bar réchauffe l’atmosphère et favorise le bavardage entre les poètes et le public, entre les gens d’ici et les étrangers.

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Plus d’une vingtaine d’auteurs présents au Festival viennent d’ailleurs. Pas seulement d’Ontario ou d’Acadie (Sarah Marylou Brideau), mais aussi de la France (Francis Combes) et du Mexique (ils sont plusieurs, dont Patricia Medina), deux pays où Gaston Bellemare, le grand manitou de cette rencontre, a forgé des liens très solides favorisant les coéditions, les traductions et les échanges de toutes sortes, un atout pour le Festival, pour sa maison d’édition (Écrits des Forges), mais aussi pour les poètes en général, et par la bande les autres éditeurs de poésie, et pour le rayonnement de la culture québécoise à l’étranger.

Le Festival ouvre donc la porte aux rencontres. Outre les pays nommés, certains invités viennent des États-Unis, de la Côte d’Ivoire, d’Italie (Teresa Carbone), du Brésil, de la Roumanie, de la Belgique, de Cuba, d’Australie (Philip Hammial), du Luxembourg (Anise Koltz), de Suisse, d’Argentine, de Tunisie (Saïd Amina), du Portugal, d’Autriche et du Japon (Marie Sunahara).

Au moins 15 invités québécois sont de nouveaux récipiendaires de prix prestigieux, et ils sont rassemblés pour la Grande Soirée de la poésie du samedi 9 octobre. L’événement a aussi son lauréat en la personne de Claude Beausoleil, récipiendaire du Grand Prix du Festival international de la poésie et du prix Gatien Lapointe/Jaime Sabines (Québec/Mexique).

Le Festival regroupe des invités rares et prestigieux comme il accorde une place de choix aux poètes de la relève, à condition qu’ils aient publié au moins un recueil de poésie dans une maison d’édition reconnue. Il y a donc des poètes de tous les horizons, de toutes les tendances, de toutes les générations, et qui publient chez différents éditeurs. Chacun trouve donc son compte et, fait à signaler, 99 % des activités sont gratuites!

Du 1er au 10 octobre
À Trois-Rivières
www.fiptr.com