Sylvie L. Bergeron : Lecteurs recherchés
Sylvie L. Bergeron dirige le Salon du livre de l’Estrie depuis 12 ans, mais s’inquiète de l’avenir du livre au Québec.
"On dit qu’au Québec, il y a 200 000 auteurs. C’est fabuleux! Le hic, c’est qu’il n’y a que 75 000 lecteurs…" mentionne d’emblée la directrice générale du 26e Salon du livre. On ne peut le nier, le milieu du livre québécois vit des moments difficiles. Malgré la hausse des subventions accordées aux créateurs, la réduction du crédit d’impôt aux éditeurs et les coupures effectuées dans l’aide aux librairies affectent l’ensemble de l’industrie. "C’est certain que ça nous touche. Ce qui a été le plus difficile cette année, c’est la location des stands. Et c’est ça qui est à la base du Salon. On est le dernier maillon de la chaîne; si les autres ont moins d’argent, on en souffre inévitablement. C’est très louable de donner plus de moyens aux auteurs, mais s’ils ne peuvent pas être édités ou faire la promotion de leurs œuvres, on n’est pas plus avancés…"
Néanmoins, à sa 12e année à la barre du Salon du livre de l’Estrie, Mme Bergeron croit qu’il s’agit d’un événement incontournable pour la vitalité de cette industrie dans la région. "Il s’agit d’une vitrine exceptionnelle pour les auteurs d’ici. Lorsqu’ils vont dans les grands salons comme Montréal et Québec, ils sont noyés parmi des centaines d’autres. Ici, ils ont davantage de place." L’Association des auteurs des Cantons de l’Est organise d’ailleurs un lancement collectif des ouvrages publiés par ses membres en 2004 lors d’un cinq à sept qui se tient ce vendredi. Parmi ces créateurs, Lise Blouin (L’Or des fous), Jacques Julien (La Révolte), Andrée Ferretti (L’Été de la compassion) ainsi que Bernard Genest (Une saison au bord de l’eau), Françoise Hamel-Beaudoin (La Vie d’Éva Senécal), Jean-François Hamel et Annie Mercier (Rivières du Québec) sont respectivement en lice pour l’obtention des prix Alfred-Desrochers et Alphonse-Desjardins.
Ainsi, l’équipe du Salon du livre de l’Estrie est toujours aussi désireuse de partager son amour des livres, des créateurs et de leur imaginaire. "C’est ça qui nous motive. Il faut être passionné, aimer le milieu et être prêt à relever des défis", conclut Sylvie L. Bergeron. Elle vous invite donc à être l’une des 14 000 personnes attendues au Salon et à oser le livre, pour qu’enfin il recouvre une meilleure santé!