Débarrassé des contraintes liées aux genres humoristique et fantastique, le bédéiste français Manu Larcenet signe avec Le Combat ordinaire son œuvre solo la plus achevée. Après la traversée du désert décrite dans un premier tome, Marco, fumeur de haschisch invétéré et protagoniste de la série, se remet enfin à la photographie, abandonnant l’exotisme africain pour se consacrer à une exposition sur les ouvriers d’un chantier naval de province. Emménageant enfin avec Émilie et vivant le deuil de son père, le héros de Larcenet doit composer plus que jamais, toutefois, avec ses crises d’angoisse et avec le passé trouble d’un ami, coupable d’atrocités durant la guerre d’Algérie. Humain et bouleversant. Éd. Dargaud, 2004, 62 p.