Rentrée livres québécois : Histoires à dormir debout

Les Allusifs publieront cinq romans d’ici le printemps. Le Cantique de Meméia, de Heloneida Studart, nous emmènera dans le Nordeste brésilien, où l’auteure, qui décida d’entreprendre ce roman à la suite de l’assassinat de proches amis, fut emprisonnée en 1969 pour ses activités littéraires, journalistiques et syndicales. Paraîtront aussi Le Miroir fêlé de Svetislav Basara, La Robe de bure de Gabriella Baracchi, qui se passe dans les alpages du Nord de l’Italie, Passes noires de Giosuè Calaciura, qui raconte le récit d’une prostituée africaine victime de "la traite des nègres", et L’Homme en arme de Horacio Castellanos Moya, qui nous avait donné il y a peu La Mort d’Olga Maria.

Aux Éditions du Boréal, on attend la sortie en mars d’Augustino ou le chercheur de la destruction de Marie-Claire Blais, troisième volet du cycle inauguré par Soifs en 1995. L’histoire, composée de chassés-croisés illustrant la complexité du monde, se passe sur une île du golfe du Mexique. À la même enseigne, des romans d’Yvon Rivard, de Gérard Bouchard (la suite de Mistouk), de Michel Faber, de Christiane Frenette, un récit d’André Carpentier, un autre recueil de nouvelles de la Terre-Neuvienne Lisa Moore et un premier roman pour Stéfani Meunier, L’Étrangère, l’auteure nous ayant déjà donné un recueil de nouvelles malheureusement passé sous silence. Aussi, Le Manuscrit Phaneuf de Gilles Marcotte qui, en toile de fond, comporte une intrigue policière, et So long de Louise Desjardins, où une quinquagénaire fait le bilan de sa vie, et se demande si elle doit se lancer ou non dans une nouvelle aventure.

À La courte échelle, Canons, de Valérie Banville, nous plongera dans le merveilleux monde de la mode avec son lot de souffrances et d’exigences malsaines.

Yves Beauchemin devrait sortir le deuxième tome de Charles le téméraire pour le mois d’avril, chez Fides, éditeur qui publiera également le nouveau roman de Jacques Savoie, romancier et scénariste, Soupes célestes. Du côté de HMH, plusieurs nouveautés dont Dames de Véra Pollak, Rushes de Marie-Claude Gagnon (prix Jovette-Bernier 2002), ainsi qu’un recueil de nouvelles de Naïm Kattan.

Aux Intouchables, on prévoit publier une vingtaine de titres de tout genre, dont deux romans: Les Aventures d’India Jones, d’India Desjardins, qui raconte l’histoire rigolote d’une jeune femme "in" (l’auteure est une collaboratrice de revues féminines) et La guerre est une page blanche de Louis Philippe, qui se passe en Bosnie.

Chez Lanctôt, la jeune auteure Geneviève Lauzon attirera sûrement l’attention avec son deuxième roman, C’est fou comme une simple phrase, qui traite de l’impact des mots sur la vie de différentes personnes. Le premier roman de l’auteure, Un amour de sœur, avait été en lice pour le prix Archambault de la relève littéraire. Toujours chez Lanctôt, À cul nu de Carmen Bonifacio, une chanteuse d’origine chilienne, et L’Armoire aux menteries de Rodrigue Paré, Ces gens-là de Sonia Kaleva Anguelova et Flambant noir, un recueil de nouvelles de Louise Bombardier.

Au Marchand de feuilles, un récit de Marie-Chantale Gariépy, Sparadrap, parle d’une jeune suicidaire née dans une prison et qui suit une psychanalyse. Aussi, Évanouissement à Shinjuku, un premier roman d’Ioana Georgescu, artiste installée à Montréal, qui nous entraîne dans le monde des arts et… dans le métro de Tokyo. Chez Planète Rebelle, des contes de Renée Robitaille, d’Anselme Chiasson et Comme une odeur de muscles du désormais célèbre Fred Pellerin.

Chez Leméac, La Femme de ma vie, un récit de Francine Noël qui rompt six ans de silence et, surprise, un nouveau Bruno Hébert, Le Jeu de l’épave, qui raconte sans pudeur l’histoire d’un écrivain en panne. L’auteur a connu un vif succès avec ses deux premiers romans publiés chez Boréal.

Québec Amérique propose des romans d’Aline Apostolska, Vania Jimenez, Pauline Gill et Maryse Rouy. Tous ont un lien avec l’histoire… On attend également un récit de Réjeanne Bougé, Je ne me lève jamais avant la fin du générique, qui allie souvenirs intimes et cinématographiques.

Triptyque propose beaucoup de titres, dont Peintures de guerre de Pierre Gobeil et La Mort au corps d’Éric McComber. Aussi, un roman de Claude Vaillancourt et une traduction par Pierre DesRuisseaux de L.E. Vollick, Les Originaux. L’éditeur Victor-Lévy Beaulieu publie chez Trois-Pistoles deux romans de Louis Émond, L’Intendant Bigot de Joseph Marmette (1844-1895), et Les Nocturnes de Françoise Tremblay.

Chez VLB éditeur, paraîtra le deuxième tome de La Naissance d’une nation, série historique de Pierre Caron, ainsi que L’Âme frère, deuxième roman de Gilles Jobidon, récipiendaire du prix Robert-Cliche en 2003. Des nouveautés d’Abla Farhoud et de Fabienne Cliff sont également au programme.

Enfin, chez XYZ, sortiront plusieurs livres de jeunes auteurs, dont Nous avons rendu les vaches folles de Dominic Séguin, 27 ans, qui entre dans la collection "Hiéroglyphe" dirigée par Yolande Villemaire, et Les revolvers sont des choses qui arrivent de Véronique Marcotte, 26 ans. Également des romans de Sophie Frisson, 24 ans, et de Clara Ness, 22 ans, qui présente le sien, Ainsi font-elles toutes, comme un "anti"-Nelly Arcan.

Bien sûr, l’année commence à peine et la liste n’a pas fini de s’allonger…

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À SURVEILLER

C’est fou comme une simple phrase

Après un premier roman remarqué, Un amour de sœur, écrit tout en finesse et paru en 2002, Geneviève Lauzon propose maintenant C’est fou comme une simple phrase. Le livre, qui paraîtra chez Lanctôt, promet d’être une charmante étude des différents chemins que prennent les mots chez plusieurs protagonistes. Et en filigrane, sous l’impact des mêmes mots, une intrigue policière se tisse…