Le Festival Metropolis bleu : Ciel blue
Le Festival Metropolis bleu verra défiler plusieurs figures majeures de la littérature contemporaine. Voici quelques faits saillants de la programmation.
Ayant pour thème Dialogue sans frontières / Can we talk?, le 7e Festival littéraire international de Montréal, Metropolis bleu, affiche clairement son bilinguisme et la mission que ses organisateurs se sont donnée: mêler les différentes nationalités, les langues, les différents horizons, les points de vue. C’est à l’Hôtel Hyatt Regency de Montréal que se côtoieront anglophones et francophones, gens de lettres et de science, penseurs provenant des quatre points cardinaux, de tradition écrite ou orale. Parmi les invités prestigieux, notons la présence d’Antonine Maillet, de Marie-Claire Blais, de Yolande Villemaire, celle d’écrivains étrangers comme Russell Banks, David Suzuki, Alain Robbe-Grillet, Antonio Skámerta, Adonis et, bien sûr, du lauréat du Grand Prix du festival pour 2005, l’écrivain mexicain Carlos Fuentes. Les étrangers peuvent gagner le Grand Prix du festival? Oui: tant que les auteurs proposés au jury peuvent s’exprimer en français et en anglais (ou dans une autre langue), et qu’ils ont un lectorat francophone et anglophone significatif dans la Métropole, la nationalité n’est pas un critère, pas plus, d’ailleurs, que l’âge ou le genre littéraire pratiqué.
Il y aura donc de la place pour le roman, la littérature jeunesse (ce qui n’est pas si fréquent dans les festivals), la bande dessinée, la poésie, le conte, les essais, et même pour les écrits dits scientifiques. À ce sujet, quelques tables rondes, en anglais et en français, tourneront autour de la vulgarisation scientifique, avec pour invités les Pauline Couture, Wayne Grady, Ramona Koval, André Picard et le généticien et environnementaliste David Suzuki. Initiative heureuse, le festival donne aussi une place de choix à la littérature noire: Dany Laferrière, Marie-Célie Agnant et le poète et éditeur Rodney Saint-Éloi représenteront Haïti, alors que Colin Channer nous parlera des Caraïbes et que Zakaria Lingane et Binyavanga Wainaina feront de même avec l’Afrique. Il y aura également une présence importante des écrivains du Moyen-Orient avec Adonis (né en Syrie), Issa J. Boullata de Palestine et Dan Tsalka d’Israël. S’ajouteront à l’ensemble les souffles de Naïm Kattan et d’Abla Farhoud, qui vivent à Montréal.
Parce qu’à Metropolis bleu on n’oublie pas les écrivains d’autres époques, on demandera à Carlos Fuentes de nous entretenir, le 31 mars, de Don Quichotte ou l’aventure de l’incertitude. Quelques heures plus tard, Alberto Manguel parlera à son tour de Don Quichotte et les Arabes. Ces conférences soulignent le 400e anniversaire de la publication du célèbre livre de Cervantès.
Toujours sous le signe de la réflexion, le 2 avril, Marc Fisher, écrivain faisant carrière en terre anglophone, donnant des ateliers et publiant des livres sur "comment écrire un best-seller", et Lori Saint-Martin, traductrice et universitaire, discuteront de l’effet de l’anglais sur la littérature québécoise. Parce qu’on ne manque pas de suite dans les idées, un hommage à Gaston Miron sera rendu ce même samedi, en compagnie de Marie-Andrée Beaudet, Pierre Nepveu et Claude Beausoleil.
Le festival ratisse large: on annonce également plusieurs tables rondes, des conférences, des après-midi de lectures publiques, des soirées de poésie, des ateliers, une soirée de conte et des lancements. Parmi ces lancements, notons celui de Yolande Villemaire et celui de Nicole Brossard qui, avec Yesterday, at the Hotel Claredon (traduction de Hier), fête son 40e anniversaire de publication accompagnée, entre autres, de Denise Desautels et de Martine Audet. Tout ce beau monde se retrouve à l’Hôtel Hyatt. Vérifiez les horaires et les coûts d’entrée (5, 10 ou 25 $) au www.blue-met-bleu.com, ou par téléphone au (514) 937-BLEU.
Du 30 mars au 3 avril
À l’Hôtel Hyatt Regency
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