Festival de la BD francophone : Planches contact
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Festival de la BD francophone : Planches contact

Survol de quelques bédéistes invités au Festival de la BD francophone, qu’ils soient de nouvelles têtes, des auteurs confirmés, des metteurs en scène intimistes ou des auteurs grand public.

DIDIER TRONCHET

Depuis ses débuts dans les pages de plusieurs revues de bande dessinée, Tronchet a eu le temps de s’édifier comme un véritable monument de la dérision. Du coup, le dessinateur et scénariste est devenu un des piliers de la revue Fluide glacial en mettant au monde des personnages devenus classiques, qui frôlaient toujours le pathétique par leur condition (Jean-Claude Tergal; Star d’un jour) ou même le surréalisme par leurs pseudo-aventures (Raymond Calbuth). En fait, Tronchet porte un regard impitoyable, car souvent criant de justesse, sur une certaine condition humaine. Chez lui, l’humour et le rêve demeurent la seule porte de sortie. Si on connaît aussi le côté absurde de Tronchet (Raoul Fulgurex), l’auteur continue à surprendre au moyen de récits comme Là-bas, conçu avec Anne Sibran.

STÉPHANE DESMEULES (STEF D.)

Signées Stef d. ou encore St Ef, les deux œuvres de Stéphane Desmeules qui ont vu le jour jusqu’ici offrent une constante. On y retrouve en effet un goût certain des passions étranges et malsaines chez les personnages, qu’ils évoluent aux frontières de la schizophrénie (dans L’Oil de bœuf, publié aux éditions Les 400 Coups) ou qu’ils aient à supporter leur condition de simple spectateur (dans la série des Quartiers de l’étrange, cosignée avec St Jo chez Albin Michel). Le graphisme distordu mais chaleureux de L’Oil de bœuf résume bien la démarche de l’auteur québécois, qui oppose de belle façon, dans le traitement de ce récit en deux temps, le profond malaise d’une histoire minimaliste à une approche quasi onirique.

FRANÇOIS LAPIERRE

Pour ce graphiste de formation, qui est passé par l’anonymat des séries télé animées avant de se trouver une place dans la grosse boîte française Soleil, la reconnaissance passe maintenant par la série Sagah-Nah, qui se déroule joyeusement entre une mythologie amérindienne parfois délirante et des aventures un brin naïves. Si le premier tome s’attardait surtout à installer l’atmosphère et à donner le ton, le deuxième, intitulé La Confrérie des tueurs de monstres, paru l’an dernier, donne véritablement le coup d’envoi aux péripéties de Zakarie et de ses compagnons d’infortune, aux prises avec des bêtes fantastiques, des êtres irréels et aussi le diable lui-même. En plus de mélanger récit historique et fantastique avec brio, François Lapierre excelle dans la mise en scène, avec un graphisme éblouissant.

VINCENT RIOUX (VORO)

Même si son adaptation de La Mare au diable de George Sand annonçait déjà quelque peu sa couleur, le dessinateur Vincent Rioux, alias Voro, a tout de même pris le monde par surprise avec la série Tard dans la nuit, publiée chez l’éditeur Vent d’Ouest. Scénarisée par le Français Jean-Blaise Djian, cette trilogie – dont le deuxième volet, Ménage de printemps, paraissait il y a quelques semaines – se déroule dans la Gaspésie profonde des années 1940 et met en scène une intrigue, des personnages et des ambiances dignes des polars américains. Sauf qu’ici, tout est à petite échelle (le village reclus et malsain de Nid-de-Roche) et les drames toujours latents sont basés sur un fait trop connu à une certaine époque, soit le problème des orphelins.

RÉGIS LOISEL

On ne présente plus Loisel, tant sa production fait maintenant œuvre de référence dans le monde de la BD. Un statut bien particulier puisque l’auteur a su imposer un style et un monde original en dépit d’une production modeste en comparaison de ce que d’autres auteurs on pu compiler au cours de leur carrière. Loisel, c’est donc deux séries-phares, soit le tolkinien La Quête de l’oiseau du temps avec Le Tendre, puis Peter Pan, imaginée librement à partir du personnage de James Barrie et dont le dernier tome a vu le jour l’automne dernier. Le bédéiste sera présent au Festival pour la remise des prix Bédéis Causa, le 8 avril à 10 h.

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