Svetislav Basara : Le Miroir fêlé
Lorsque Anan se rend compte que l’homme ne descend pas du singe mais du néant et que, par conséquent, il n’existe pas, sa vie bascule du jour au lendemain. Son père a beau essayer de lui prouver le contraire en utilisant des arguments philosophiques, sa mère en lui préparant ses plats préférés, l’"adolescent" de 30 ans persiste dans son raisonnement et se retrouve à l’asile où il se rendra compte que c’est "le psychiatre et le fou ensemble qui font la folie". Écrivain majeur de l’actuelle Serbie, Svetislav Basara propose des récits, souvent adaptés pour la scène, d’un absurde qui n’est pas sans rappeler celui d’Ionesco ou de Havel. Écrit avant l’effondrement du régime socialiste de l’ex-Yougoslavie, Le Miroir fêlé, dont la traduction française paraissait il y a peu aux Allusifs, égratigne sans vergogne cet ancien monde en le parodiant jusqu’au burlesque. Douloureux et brillant. Éd. Les Allusifs, 2004, 110 p.