Pauline Gill : Mémoire vive
Pauline Gill figurera parmi la foule d’auteurs présents au Salon du livre de Trois-Rivières. C’est Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge, son récent ouvrage sur l’écrivaine Marie-Antoinette Grégoire-Coupal, mariée à l’inventeur Louis Coupal, qui l’y amène. Entretien.
Pourquoi vous êtes-vous intéressée au destin de Marie-Antoinette Grégoire-Coupal?
"Mon projet d’écrire des romans historiques a été inspiré de mon expérience comme professeur d’histoire: je trouvais que dans les textes relatant l’histoire du Canada et du Québec surtout, des pages manquaient et des paragraphes étaient erronés. On minimisait et on occultait l’apport des Canadiens français, et plus encore celui des femmes, dans notre héritage patrimonial. J’ai effectué une recherche qui m’a prouvé que nombre de bâtisseurs et de pionnières méritaient de sortir de l’anonymat. D’où la saga de la Cordonnière, première femme à exercer ce métier au Québec; elle a excellé au point de rendre ses fils millionnaires. Quant à Marie-Antoinette, pendant quelques années, j’ai orienté mes recherches sur les pionnières de l’écriture au Québec. C’est ainsi que j’ai découvert l’existence et les particularités de cette femme, journaliste à l’âge de 17 ans. (…) Le fait qu’elle ait publié plus de 30 ouvrages, dont certains furent traduits en trois langues, qu’elle ait remporté la médaille d’or de l’Académie française pour son roman La Sorcière de l’îlot noir, qu’elle soit toutefois demeurée dans l’anonymat, m’a convaincue de l’importance de lui consacrer un roman."
Dans le prologue, vous signalez que le roman Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge tient plus de la réalité que du romanesque, tant la documentation fut abondante. Est-ce un privilège d’avoir eu accès à autant de documents?
"Comme je cherche à coller le plus possible à la réalité dans mes romans historiques, je vous dirais que c’est un privilège. Par contre, la liberté de l’auteure s’exerce moins. Ainsi, j’étais consciente qu’un roman est d’autant plus savouré qu’il raconte une belle histoire d’amour. Pour demeurer fidèle à la réalité, j’ai dû sacrifier cet aspect. Je crois toutefois que le lectorat est en mesure d’apprécier un roman qui reflète une autre réalité."
Pauline Gill sera en séances de dédicaces le samedi 23 avril de 15 h 30 à 17 h et de 19 h à 20 h.
Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge
de Pauline Gill
Québec-Amérique, coll. Tous continents, 2005, 312 p