Boucs Émissaires : De toutes les couleurs
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Boucs Émissaires : De toutes les couleurs

Boucs Émissaires rassemble les textes de douze auteurs d’ici et d’ailleurs, douze petits polars dressés contre le  racisme.

C’est dans le cadre de la Semaine d’actions contre le racisme et pour la quatrième année consécutive que les Éditions 400 coups et Images interculturelles ont donné naissance à un recueil de textes contre le racisme et l’intolérance. Après les écrivains du Québec (Le Pouvoir de l’art en 2002), les étudiants du primaire (Noir, blanc ou Poil de Carotte, gagnant du prix Lux pour ses illustrations en 2003) et les adolescents (Au-delà de la haine en 2004), c’est à douze auteurs de polars francophones qu’est revenue la rédaction de ce recueil articulé autour du thème des Boucs Émissaires.

Dans leurs nouvelles, Didier Daeninckx (France), André Klopmann (Suisse), Achille Ngoye (Congo – Kinshasa) Maud Tabachnik (France), Barbara Abel (Belgique), Mouloud Akkouche (France), Bolya Baenga (République démocratique du Congo – France), ainsi que les Québécois André Marois, François Barcelo, Jacques Côté, Hélène Desjardins et Jean-Jacques Pelletier, traitent de situations le plus souvent tragiques liées au racisme. Ils en offrent un visage parfois nouveau, parfois plus connu, mais partagent la tonalité de promiscuité et d’intimité qui caractérise le roman policier.

On entre avec plaisir dans ces nouvelles qui mettent en scène la différence et le refus d’accepter l’autre, les haines viscérales liées au racisme, le suspens et les situations inattendues qui en découlent. Pendant que Didier Daeninckx nous fait suivre une caravane de gitans tziganes, Maud Tabachnik, suivant une inspiration toujours ancrée dans le réel, nous mène en plein cœur de la Palestine. Jean-Jacques Pelletier trame pour sa part une enquête autour d’une mystérieuse naissance d’enfant noir.

Politiques, juridiques, indéniablement sociales, dramatiques et passionnelles, ces nouvelles montrent effectivement le racisme sous ses différents visages. Celui de la haine semble être pourtant le plus présent. Barbara Abel en imagine d’ailleurs une version difficile à soutenir à travers son récit.

Que ce livre parvienne ou non à enrayer un processus qui paraît parfois viscéralement lié à nos sociétés plurielles, du moins suscite-t-il notre éveil et notre vigilance. Et sans doute n’aura-t-il aucun mal à gagner à sa cause les amateurs de polars, qui ne se colleront pas sans plaisir à ces pages.

Boucs Émissaires
12 auteurs de polars contre le racisme
Les 400 coups
2005, 200 pages