La rentrée littéraire québécoise : Prendre quelques livres
La rentrée littéraire québécoise en a pour les fins et les fous. Aperçu des cuvées automnales d’une vingtaine de nos éditeurs…
Stéphane Despatie
Cette année, peu d’auteurs de premier roman, quelques gros noms, et surtout, plusieurs tomes 2 de livres ayant déjà fait leurs preuves littéraires ou commerciales.
À la maison Alire, spécialisée dans la science-fiction, le fantastique et le polar, on attend le deuxième tome de La Suite du temps de Daniel Sernine, le troisième polar et quatrième livre de Jacques Côté, La Rive noire, tandis que les admirateurs d’Élisabeth Vonarburg renoueront, en lisant Le Dragon de feu, avec les personnages captivants de Reine de Mémoire. Aux Allusifs, plusieurs traductions dont une signée Daniel Poliquin de L’homme qui voulait voir la mer de Pan Bouyoucas, ainsi que Le Naufragé du Zogalo du Mexicain Fabrizio Mejia. Aux Éditions Alto, nouvelle maison mise sur la carte par Nicolas Dickner, un seul roman prévu pour l’instant: Un jardin de papier, deuxième opus traduit par Sophie Voillot du Canadien Thomas Wharton. L’édition anglaise de ce roman s’est retrouvée finaliste au Prix du Gouverneur général en 2001.
Chez Boréal, plusieurs titres attirent l’attention, dont Oh, les tordus! de Christiane Duchesne, Une belle mort de Gil Courtemanche et Que vais-je devenir jusqu’à ce que je meure? de Robert Lalonde. Déjà sur nos tablettes, Fugueuses de Suzanne Jacob est vivement à conseiller. À La courte échelle, Sylvie Desrosiers poursuit avec le deuxième tome de Voyage à Lointainville, roman humoristique et cynique sur les affaires de couple, alors que Fides nous mène en bateau avec Une nuit, un capitaine de Denis Robitaille. L’histoire nous ramène dans la ville de Québec en 1825, où un jeune soldat français, peut-être déserteur, découvre peu à peu notre univers tout en nous racontant ses aventures sur le fleuve Saint-Laurent.
Chez HMH, le tome 2 de Rue Notre-Dame, La Poussière du temps, de Michel David, réinvestit le quartier ouvrier du premier tome au moment où entre la télévision dans la vie des Québécois. Aussi, Les Mots de mon père de Louise Portal, sorte de correspondance fictive et réelle entre son père et elle. Et parlant de la chanteuse-comédienne-écrivaine, un récit autobiographique de son mari, Jacques Hébert, intitulé Il fera aussi clair…, que l’on présente comme un véritable hymne à la vie. Aux Herbes rouges, un automne offrant 17 titres dont ceux de Jean-Pierre Guay et de Tess Fragoulis. À L’instant même, retenons La Cité des vents, nouveau tome du cycle abitibien de Pierre Yergeau et Mineures de Marie-Pascale Huglo. Chez JCL, André Marsan présente une panoplie de personnages attachants issus du Plateau Mont-Royal avec Le Robineux du Plateau, et certains attendent avec impatience le dernier tome de la série Gaël, La Rivière des promesses, de Sonia Marmen. Aux éditions Leméac, les curieux se précipiteront sur Le Monde en complet veston de Jean Leclerc/Leloup. Le chanteur, qui est passé par les études littéraires il y a 20 ans, nous offre un conte philosophique et humoristique. Surveillons aussi le nouveau Geneviève Robitaille ainsi que Le Sort de fille de Michael Delisle.
Chez Libre Expression, une rentrée en force avec un nouveau Gilles Gougeon, un Francine Ruel, et surtout Francine Ouellette et le nouveau tome de sa saga historique Feu. Au Marchand de feuilles, Ô 450! de Chantal Gevrey, "une délicieuse suite de récits caustiques sur la vie de banlieue", et Le Peignoir de Suzanne Myre, qui s’était fait remarquer avec Nouvelles d’autres mères. Aux Éditions de Mortagne, quelques titres dont L’Exécuteur, un polar signé Catherine Doré, et La Chambre vide de Caroline Paquin.
Chez Québec Amérique, plusieurs romans dont nous retiendrons Asphalte et Vodka de Michel Vézina, sorte de "road book" à la Kerouac, et La Source opale d’Yves Vaillancourt, un roman prometteur qui s’avance sur les sentiers du désert des Tartares. Chez Stanké, Monsieur Julot de Marie-Christine Bernard, une nouvelle voix, des contes érotiques par Jean-François Aubé rassemblés sous le nom de Chair à canon, Le Cœur au blender, par Charles Paquin, et un thriller psychologique d’Antoine Filissiadis, Surtout, n’y allez pas. Triptyque compte sûrement sur La Mort de Mignonne et autres histoires de Marie Hélène Poitras pour attirer l’attention. Aussi, des titres de Fulvio Caccia, Sophie Lepage et Alexandre Laferrière. Chez Trois-Pistoles, Les Colons de village d’Anik Fortin et La Bête du lac de Martin Thibault seront à découvrir.
Aux Éditions Varia, on lira le récit de voyage de Monique Juteau, Le voyage a dit, qui se passe à Paris, Istanbul, Bangkok, Hanoi et Vientiane, alors que chez VLB, plusieurs titres alléchants nous sont offerts: des romans de Mylène Gilbert-Dumas, de Marie-Paule Villeneuve et de Jean Bédard. En terminant, les éditions XYZ proposent Le Facteur émotif de Denis Thériault, qui a gagné pas moins de trois prix importants avec L’Iguane, son roman précédent. Celui-ci met en scène un facteur modèle qui se livre à des activités illicites et indiscrètes grâce à sa position privilégiée d’homme de lettres. Aussi, François Barcelo propose Bossalo, un roman tragicomique qui se passe dans le monde de l’édition et de la création. À la même enseigne, Sergio Kokis publiera La Gare, où un ingénieur qui mène une vie ennuyante décide un jour de mettre un peu de piquant en s’abandonnant à des gestes imprévus, qui le mèneront au bord de la paranoïa.
La semaine prochaine, nous parlerons de la rentrée québécoise en poésie, qui regorge elle aussi de nouveautés. En attendant, bonne lecture!