Je m’appelle Hymen; je suis née d’une chatte rousse fanatique de tricots, de bains moussants bon marché, de roman-savon et d’un marteau-piqueur bedonnant, syndiqué et grand entraîneur de salon d’équipes sportives! Universitaire en socio aux 26 printemps feuilletés par des phalanges carnivores, je besogne parmi vous entre la défonce malpropre des nuits mondaines et les miaulements apaisants des cités interdites. Mouchetée par nos habitudes à tutoyer les papys comme les grands artistes, je vais maintenir le " vous ", non pas dans le but de vous respectez, mais de vous cerner comme une amplitude unidimensionnelle! Pour moi, tout ce qui m’entoure est dicté par le syndrome de l’aliment récréatif qui malgré son teint fort séduisant, se transforme petit en petit en merde collante! Pour y remédier, nous avons inventé des toilettes, des égouts, des drains et des bâtons d’encens! Par contre, pour chasser l’odeur d’une âme qui nous expulse les nerfs hors du corps, il n’y a plus que ces apaisements soutenus de la cuisse ouverte devenue un centre palliatif où viennent mourir les images les plus débridées! Imaginez un lit ouvert, échevelé par des bras que j’aurais arraché à la pieuvre orgasmique et qui accepteraient mon corps moulu dans la farine de l’enivrement, comme un chrétien se fait un devoir de recevoir un jour l’hostie sur le bout de la langue!
Nichée dans l’opium du peuple entre Marilyn Monroe et le désir de fourrer l’impôt, j’habite encore chez mes fantasmes, la main imbibée dans le delta de ma féminité. Mon clito est un arbre dans un bas nylon où une sève, nommée morphine, est acheminée jusque dans mes os par des faisceaux secrets en filagrammes. De cet aura violet de mon souffle jusqu’à l’orage au miel qui vient tout juste de coucher les poils de mon pubis contre le tic tac de l’horloge, il n’y a eu que la nécessité de faire mon lavage sexuel avant d’affronter les électeurs de mon compté! J’ai beau ne pas faire de politique, je goûte quand même aux visages en pâte à modeler de mes voisins avec le même désespoir qui permet à la pluie de défaire les châteaux de sable. Ce sont, pour la plupart, des êtres qui ont échangés quelques couches nerveuses de leur clitoris pour une maison chauffée et un chien qui fait ses besoins près des glaïeuls! Misère! Quand je regarde mon voisin faire une petite trempette dans sa piscine avant de se coucher, je me dis qu’il doit tellement prendre soin de son corps qu’il ne prend plus le temps de jouer avec! De loin, j’ai l’impression d’observer une porcelaine qui fait des longueurs dans le chlore et les crottes d’oiseau! Le pauvre, s’il était moins occupé à arroser sa pelouse, je lui ouvrirais bien les portes de ma cours arrière pour qu’il asperge mes grimpantes!
Bien que mes doigts se sentent comme des travailleurs au noir, voire des pirates d’un frisson arborescent, il ne sont pas au bout de ma main que pour moi. Ils existent autant pour le boulanger que pour le chef de police du coin. Ce sont des doigts ouverts sur le monde, métissés de libidos, de parfums ulcéreux et de sueur grasse! J’offre donc mon corps aux vidangeurs publics tel un cornet de crème glacée entamé, mais jamais tout à fait terminé. Vous savez, celui qui une fois couché sur notre langue ne nous donne pratiquement plus le goût de le finir. On pourrait presque dire que ce cornet que je suis est celui du mariage qui se termine par un fondu dramatique dans des sacs verts, mais pour cela il faudrait au moins un dépucelage en règle avec champagne, confettis et dettes accumulées! Je ne suis rien de tout ça, je ne fait que promener ma chatte avant le coucher de mon soleil! À ce que j’en sache, on aime lécher mes boules, mais pas me demander mon opinion sur ce qui ne roule pas très bien ici-bas! Alors, j’ai toujours pensé que notre monde n’éprouverait aucune émotion sismographique si je me le foutait au cul! Comme plusieurs j’ai tiré la plug, mais je n’ai pas laissé l’extension traînée longtemps dans l’eau, elle enroule mon corps et me donne l’électricité nécessaire pour marcher sur les braises d’une époque qui ne brûle qu’en superficie.
Ai-je raison de penser que le mot " pute " doit sauter à votre esprit en ce moment, telle une grosse rainette en bas d’une charrette? Qui n’en déplaisent aux amateurs de pipes instantanées dans des autos trop petites, je ne suis pas une putain mais une femme qui s’est fait greffé une conscience d’homme! L’opération n’a certes pas été très douloureuse, puisque j’ai tout simplement décidé de faire des journées portes-ouvertes pour montrer que les trottoirs ne sont pas que des lieux de liquidations et de collants troués! Moi, j’offre du sexe comme on creuse un puit dans des pays en famine; du sexe qui donne le goût d’embrasser le front de toutes les menthes religieuses et d’allumer des lampions au point de mettre le feu à l’église. Je suis vicieuse, scorpion et abonnée à des mensuels dont la couleur rosée de la chair me questionne sur mes obsessions fondamentales; surtout de cette présence soutenue du derme des autres dans ma bouche! Toujours nue entre les dents de ceux qui me commandent à l’autos, je suis à la fois le bon cholestérol et le gras jouissif qui frotte sa couenne contre nos papilles! J’aime porter en moi la fluidité d’un orgasme violent, un détournement de rivières qui fait un tas de victimes anonymes au bout de mon monde intérieur. Certains disent que je suis un typhon, d’autres un volcan déchaîné; tant qu’à me qualifier d’une catastrophe naturelle, j’aimerais qu’on me donne celle d’humaine née à une période aussi aplatit que la poitrine d’une pré-pubère. À quand l’instant où nous lâcherons nos cellulaires, nos PC et nos joutes en bourse pour se remettre à mourir comme des papillons dans le ventilateur d’une décapotable!
Ma bouche n’est peut-être pas plus grande que celle d’un métro, mais lorsque le train s’en vient, elle l’attend, l’effleure et le dégorge avec en prime, un coup de langue final qui mouillerait la semelle pressée de tous les voyageurs! En fait, j’aime prendre mon pied et celui des autres au point d’écrire sur mon passeport que j’entretiens une liaison secrète avec le mille-pattes! Je n’ai peut-être jamais joué au foot de ma vie, mais mon courtois petit cul a été la cible de grands bottés décisifs! Il y a des gens qui ont toujours un petit creux, moi j’ai toujours une petite envie de baiser! Ça tombe bien, j’arrive à Diamond Bay d’une longue série de vague à l’âme avec ce désir sous-terrain de me faire lécher le sexe au point qu’il ressemble à un bijou.
J’arrive comme on vient au bout de l’orgasme, des animaux huileux et domptés…