Dans la tasse de cuivre, il n’y a que de l’eau.
Et sur la toile, rien. Rien qui se puisse voir.
(Océan Mer) Alessandro Baricco
L’enfant écoute le chuintement de la pluie. Un bruit de papier qu’on froisse. Il se tourne vers l’homme et tousse pour lui rappeler sa présence.
– Vous peignez l’eau ?
– .
– .
L’homme incline la tête, réfléchit.
– L’eau de mer ?, tente encore l’enfant.
– .
Lentement, l’homme retire son pinceau du gobelet. Souffle pour en assouplir les poils de soie. Contemple un temps la mer étale. S’agenouille dans le sable et trace un rectangle. De la main, en égalise l’aplat. La pluie crible la surface plane de points sombres.
L’enfant regarde au loin, suit le vol d’un oiseau blanc.
– Vous peignez l’eau de pluie ?
– .
– .
– Je peins l’au-delà, dit l’homme.
– .
– .
– On dirait l’eau d’ici.