Janry : Le Petit Janry
Janry assumera son rôle de président d’honneur du sixième RVIBDG avec toute la candeur des récits de son Petit Spirou et fort de son expérience qui fait de lui un grand doyen de la bande dessinée. Bref entretien.
Dois-je vous appeler monsieur Geurts ou Janry? "Monsieur Geurts, c’est quand je passe à la douane ou que je suis arrêté par la police. Quand on parle de bande dessinée, on m’appelle Janry."
Le ton est donné…
En 1981, le dessinateur sortant de l’Institut Industrial Design de Bruxelles et son ami Tome obtiennent l’entière responsabilité de la série culte Spirou et Fantasio. Six ans plus tard, ils créent une série parallèle, Le Petit Spirou, afin de donner pleine satisfaction à leur âme créative et de recréer les aventures ayant bercé leur enfance. "C’était le vœu de raconter d’autres choses avec un personnage qu’on animait déjà depuis un moment et dont on n’était pas le père légitime et originel. C’était une façon de donner aux histoires qu’on racontait de Spirou et Fantasio plus de résonnance avec ce que nous sommes. On se sentait limité avec le personnage de Spirou, il appartenait davantage aux lecteurs qu’à nous-mêmes. Un grand nombre de lecteurs étaient disposés à lire nos livres alors que nous n’avions pas dessiné la première page et que nous n’avions pas encore fait nos preuves."
Dès le premier tome, c’est la folie, les ventes atteignent rapidement le demi million d’exemplaires. "Le Petit Spirou est né de toute une philosophie de vie. Il s’inspire de ma propre enfance et de celle de Tome. C’est une époque où on a vécu plusieurs choses puissantes et importantes. Le Petit Spirou est un enfant que j’aurais aimé être", signale un Janry serein au bout du fil.
Chaussant les baskets de président d’honneur du sixième Rendez-vous international de la BD de Gatineau (RVIBDG), Janry participera à diverses activités à la rencontre de son public québécois. "Quand je sors de mon atelier pour participer à un festival, le premier but que j’ai, c’est de créer des émules en bande dessinée, des nouvelles vocations de lecteurs, voire même d’auteurs."
Très enchanté des rencontres qu’il fera avec des étudiants en BD de la région, Janry souhaite transmettre le message de la passion pour ce métier: "La mission d’un auteur de BD, c’est de raconter des histoires, de s’immerger dedans pour faire en sorte que le miracle s’accomplisse: dans leur imagerie, de donner vie à des choses qui n’existent pas. Ce miracle se produit dans la tête du spectateur qui, au début d’une lecture, voit d’abord des dessins et tout à coup s’attache à des personnages, dont il se soucie du destin. Ce qui était d’abord simplement des traces sur une feuille de papier, devient un ami, un personnage dont on s’inquiète du destin, dont on est content de ses joies et dont on souffre de ses peines".
Pour connaître l’horaire complet de cette sixième édition dont les séances de dédicace et autres activités, consultez le site www.slo.qc.ca