Marie Gray : Le rouge aux joues
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Marie Gray : Le rouge aux joues

Marie Gray met une virgule à son aventure de la collection Histoires à faire rougir en publiant Coups de cœur à faire rougir, une compilation de ses meilleures nouvelles érotiques.

Après 52 nouvelles et 5 recueils d’Histoires à faire rougir, Marie Gray prend une respiration avant le prochain recueil et publie une anthologie des meilleures nouvelles, choisies à partir des commentaires de ses lecteurs. Maintenant traduite dans 12 langues et disponible dans 24 pays, Marie Gray se réjouit de l’intérêt toujours plus marqué pour la littérature érotique. "Ce qu’on me dit surtout lorsqu’on me rencontre, c’est merci. C’est gênant, mais ça fait plaisir. Je ne suis pas sexologue et je ne prétends pas l’être non plus, mais faut croire que ce que je vis avec mon chum, d’autres le vivent, et ça marche", remarque l’auteure dans la quarantaine, rencontrée à Ottawa.

C’est effectivement à partir de billets coquins et sexys qu’elle écrivait à son homme qu’elle a commencé à écrire pour d’autres. "C’est pas une méthode meilleure qu’une autre, je pense que chacun a ses besoins et ses goûts, mais la littérature, c’est peut-être plus enrobé, un peu plus raffiné. La pornographie, pour moi, c’est plus le McDo, alors que la littérature, c’est une belle bouffe en tête à tête. La pornographie peut être utile pour un besoin pressant, alors que la lecture, c’est une question d’atmosphère, de désir, d’échange."

Donnant dans la littérature érotique soft depuis ses débuts, l’auteure n’avait pour limites que ses propres fantasmes et s’est surprise à repousser ses barrières au fil des années. "Bien des choses ont changé depuis le premier livre, il y a une dizaine d’années. Les femmes ricanaient, rougissaient pour vrai et mettaient le livre à l’envers sur la table, alors que pour d’autres, s’afficher était un acte téméraire. Aujourd’hui, il y en a qui le lisent dans le métro."

Principalement écrits au "je", plus souvent féminin que masculin, ses canevas sont généralement inspirés de sa vie personnelle ou d’anecdotes qui lui ont été racontées, ou encore tirés directement de son imagination. "Ça va par flashs. Il va se passer quelque chose dans une journée, ça peut être une niaiserie: quelqu’un me coupe en auto et je me dis: "Si ça arrivait et que le gars était cute…" Et me voilà partie! (rires) […] C’en est fatigant, parce que je ne peux pas vivre une journée normale sans m’imaginer trente-six mille affaires. C’est ma nature, je suis un peu une tête folle dans la lune qui aime s’imaginer toutes sortes de choses."

Le point final sera donc mis après le sixième et dernier recueil, après quoi elle se consacrera à autre chose, considérant qu’elle a fait le tour de ce type d’écrits. "Mon fils de neuf ans me réclame depuis longtemps des romans pour les préados. Il a beaucoup d’imagination; il voudrait participer."

Pour le cinquième recueil, Marie Gray avait intégré un CD de Chansons à faire rougir mêlant jazz, blues, ballades et funk. Cette ancienne rockeuse qui travaille maintenant chez son éditeur de père, Guy Saint-Jean, a anciennement foulé les scènes des bars pendant plusieurs années et a endisqué à deux reprises. "J’ai arrêté par besoin de stabilité, et je l’aime bien ma tranquillité avec mes enfants." Un autre album de ce genre, créé "en toute liberté" avec son conjoint musicien, est d’ailleurs en préparation. Marie Gray sera présente au Salon du livre de l’Outaouais, qui se déroulera du 9 au 12 mars prochain. Surveillez l’horaire des séances de signature, annoncé prochainement sur le site Internet www.slo.qc.ca.

Coups de cœur à faire rougir
Le Meilleur des Histoires à faire rougir
Guy Saint-Jean éditeur, 238 p.