Je t’écrirai encore demain : Communauté urbaine

Pas étonnant que le titre du spectacle de clôture de Montréal capitale mondiale du livre, Je t’écrirai encore demain, soit emprunté à un recueil de Geneviève Amyot: Marcel Pomerlo, le metteur en scène, désire rendre un véritable hommage aux auteurs du présent et du passé qui font ou qui ont fait de Montréal une ville aussi vivante qu’écrite. "L’idée, raconte Pomerlo, était de faire une soirée qui rassemblerait certains des participants aux événements organisés par MCML, qui ont été soit porte-parole, soit ambassadeurs. Je trouvais intéressant que sur scène, on retrouve non seulement des auteurs ou des personnalités passionnées de littérature, mais aussi des musiciens, des chanteurs, des comédiens. Par exemple, Chloé Sainte-Marie, qui dit et chante des poèmes de Gaston Miron, ou Tomás Jensen qui, lui, a un grand amour de la littérature et dont les textes de chansons témoignent d’un travail remarquable sur le plan de l’écriture."

Plus de 20 artistes se retrouveront donc sur scène, dont Henri Chassé, Hélène Loiselle, Pascale Montpetit et Évelyne de la Chenelière. Ils seront accompagnés d’un groupe de musiciens réputés de la scène de la musique actuelle et jazz, formé de Jean Derome, Bernard Falaise, Normand Guilbeault et Pierre Tanguay. Au programme, des lectures des textes de Réjean Ducharme, Michel Tremblay, Hubert Aquin, Gabrielle Roy, Jacques Ferron et Gérald Godin, entre autres. Mais aussi des textes de plus jeunes comme ceux de Marie Hélène Poitras, et d’autres liés à la scène anglophone de Montréal, comme Leonard Cohen, Saul Bellow (le célèbre écrivain associé à Chicago vient pourtant de Lachine), Mordecai Richler ou Gail Scott. "Depuis 25 ans, Montréal est une ville de plus en plus métissée, et il se trouve que la littérature rend très bien compte de ça. Alors, on a voulu juxtaposer des textes de différents horizons, mais toujours autour de la cité, que l’on voit rarement rassemblés sous le même concept. C’est donc un heureux mélange de toutes les générations, passées et présentes, ainsi qu’un métissage d’auteurs et d’interprètes." De plus, avec le travail de Lucie Bazzo aux éclairages, plus de 100 photographies rares seront projetées sur un "écran ciel". Ces photos d’archives datent de 1880 à nos jours, et elles témoignent de la diversité de la vie montréalaise, des différents quartiers et de l’évolution physique de la ville. "Il ne s’agit pas d’illustrer les textes, mais bien d’apporter un élément visuel aussi fascinant que précieux."

Le Théâtre Le National apporte aussi son lot de mémoires: "Il s’agit d’un lieu qui a toute une histoire, ayant abrité la scène juive dans les années 1930 et le vaudeville dans les années 1950. L’endroit correspond exactement à l’intimité recherchée pour livrer des textes qui n’ont pas été, pour la plupart, écrits pour la scène."

Pomerlo précise que chaque texte ne vient pas nécessairement décrire Montréal, "mais par l’esprit, par le ton, par l’écriture elle-même, on bascule dans quelque chose qui est propre à Montréal". Il ajoute: "Quelques textes retenus viennent aussi du théâtre. Je trouvais important de créer ce genre de mélange. Je me suis dit qu’il fallait aussi aller dans toute la littérature, non seulement montréalaise, mais québécoise. Faire surgir ce métissage très riche, très fort, où toutes les figures se mêlent. On voit des Montréal géographiquement parlant très précis, comme celui de Michel Tremblay, et d’autres plus larges, comme en témoignent les textes de Fernand Dumont qui, en tant qu’essayiste, ne parle pas directement de Montréal mais de la ville en général."

Pour ceux qui connaissent le parcours du comédien et metteur en scène si sensible à la littérature d’ici, on ne peut que lui faire confiance et courir voir et entendre cette mosaïque de mots.

Le 23 avril
Au Théâtre Le National
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