Lectures d'été : Jusqu'à la dernière plage
Livres

Lectures d’été : Jusqu’à la dernière plage

Parmi les dizaines de lectures d’été proposées par les éditeurs et libraires, en voici quelques-unes qui, tout en s’accordant bien avec daiquiris et parasols, ne font pas que passer le temps…

Roman
Les Templiers du Nouveau Monde

de Sylvie Brien

En 1397, après une entente survenue cent ans plus tôt entre son arrière-grand-père et l’Ordre des Templiers menacés d’extermination par le roi Philippe le Bel, Guillabert d’Aymeri doit tout quitter pour s’installer dans le Nouveau Monde. Officiellement, il fuit la peste bubonique, mais en réalité, il transporte le dernier trésor des Templiers loin de l’emprise de l’Église catholique. Seulement, Guillabert n’a pas l’intention de mettre sa vie au service des Templiers, et il attend son heure pour se rebeller. L’auteure, qui écrit aussi pour la jeunesse, a le don de rendre passionnant un sujet à première vue rébarbatif et peu estival; une fois entreprise la lecture de ce roman historique et d’aventures, impossible de décrocher! Éd. Hurtubise HMH, 2006, 400 p. (C.F.)

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Histoires
Les sports – textes sués
collectif

Douze, comme dans les douze travaux d’Héraclès – ces épreuves qui ont tant fait suer leur exécuteur. Douze nouvelles donc, qui toutes se rapportent à ce thème, ô combien laissé pour compte en littérature: le sport! Destinés à "remplir les stades et déclencher la folie des peuples", ces textes s’inspirent de tout ce qui est effort physique afin d’engendrer des histoires qui, loin de faire un banal éloge de l’héritage de monsieur Coubertin, sont parfois marrantes, parfois tristes, toujours éclatées. De l’écrivain maigrichon qui pour seul exercice pratique "la phrase qui tue et le knock-out verbal" à l’ancien champion de tir au poignet qui fait fondre sa médaille pour boire jusqu’à sa mort, tous les personnages entretiennent, ironiquement, une relation plus ou moins saine avec le sport. Un recueil énergique et musclé. Éd. Rodrigol, 2006, 100 p. (N.W.)

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BD
Plan cartésien (Cyclope, opus 3)
collectif, sous la direction de Jimmy Beaulieu

Dirigé par Jimmy Beaulieu, qui signale en préface l’état de santé réjouissant de la bande dessinée québécoise, le troisième opus du collectif Cyclope réunit sous le titre de Plan cartésien une cinquantaine de créateurs interpellés par la ville. Synthèse des tendances actuelles, le livre juxtapose les approches les plus diverses du thème: fantaisie sur les balcons (Phlpp Grrd) ou sur les châteaux d’eau (Jean-Louis Tripp), satire des comic books urbains (John Mavreas), méditations déambulatoires (Daniel Plaisance), délire touristique (Michel Rabagliati) et automobile (Éric Thériault). De ces tableaux forcément inégaux et célébrant plus souvent qu’autrement la solitude contemporaine, il faut saluer de belles découvertes (Evlyn Moreau, Éléonore Goldberg, Kim Daley-Meunier…), ainsi que le travail colossal d’édition assumé par Beaulieu et l’écurie Mécanique générale. Éd. Mécanique générale/Les 400 coups, 2006, 414 p. (É.P.)

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Biographie
La Fille de Staline: du Kremlin à New York
de Martha Schad

Fille exilée du "Petit Père des peuples" qui régna plus de trente ans sur l’URSS, l’octogénaire Svetlana Alliluyeva Stalina vit depuis une dizaine d’années dans une modeste pension de retraités du Wisconsin sous le nom de Lana Peters. C’est là qu’après des années d’enquête, l’historienne allemande Martha Schad a retrouvé cette observatrice privilégiée d’une large partie du vingtième siècle dans l’espoir de recueillir son précieux témoignage. Victime de son père, dont le despotisme s’exprimait tant sur le plan politique que domestique, Svetlana subit le suicide de sa mère, vit fondre ses ambitions littéraires et perdit son amant, le cinéaste juif Alexei Kepler, que Staline expédia lui-même au goulag. Émigrée définitivement à partir de 1967 en Inde, en Europe, puis aux États-Unis, Svetlana exprime avec sérénité sa quête de liberté et de spiritualité sur laquelle pèse toujours, toutefois, le poids de ses racines. Éd. L’Archipel, 2006, 394 p. (É.P.)

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Roman
Serpents et piercings
de Hitomi Kanehara

À travers les rues de Tokyo, trois jeunes traînent leur mal de vivre. Pour fuir le vide et l’absurdité d’un quotidien qu’ils ne savent pas comment combler, Ama, Lui et Shiba se réfugient dans la mortification corporelle. Par le perçage et le tatouage, ces désillusionnés précoces tentent de trouver le salut. Mais leurs corps et esprits avides de violence ne se trouvent guère comblés par des supplices mineurs: pourquoi se contenter de se transpercer bêtement la langue lorsque l’on peut carrément se la fendre en deux? Pourquoi se satisfaire d’un nez percé quand on peut aussi se trouer les joues et les parties génitales? Proportionnelle à leur mal-être insoutenable, la souffrance que ces jeunes s’infligent devient rapidement démesurée. Mais la douleur physique, aussi intense et sadique soit-elle, peut-elle parvenir à faire oublier la douleur de vivre? Un roman cruel et cru qui s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires au Japon. Éd. Bernard Grasset, 2006, 162 p. (N.W.)

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Roman
Le vertige de David
de Diane Jacob

Karine, étudiante en histoire de l’art, travaille à temps partiel à l’institut Louis H. Lafontaine où elle se lie d’amitié avec David Lebeau, un patient qui lui raconte sa vie par bribes éparses et érudites. À chaque rencontre, David lève un voile supplémentaire sur son passé de poète, de professeur de lettres et de traducteur. Mais tout ce qu’il dit est-il vrai? L’étudiante ne tient pas à le savoir, jusqu’au jour de la disparition du patient. Soudain obnubilée par la vérité, Karine fouille le passé de David, et le retrouve dans l’oeuvre du poète Abraham Moses Klein. Le premier roman de l’enseignante en littérature est un croisement étonnant entre polar et étude littéraire. Éd. Triptyque, 2006, 155 p. (C.F.)

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BD
Ce qui est précieux (Le Combat ordinaire, volume 3)
de Manu Larcenet

Après le suicide de son père, qui avait atteint le stade final de la maladie d’Alzheimer, Marco se débat entre un projet de livre, sa nouvelle psychothérapie, le mutisme de son frère et le désir d’Émilie qui le presse d’avoir un enfant… Ponctué de nouvelles rencontres déterminantes, ce troisième tome du Combat ordinaire de Manu Larcenet illustre le passage du deuil à la renaissance, du déni à l’acceptation. C’est un héros terriblement humain qui est mis en scène dans cette excellente bande dessinée, tentant de surmonter son angoisse quotidienne, cherchant maintenant réponse à ses questions existentielles dans un carnet que son père consacrait à ces "petites choses" qui marquèrent ses dernières années. Bouleversant. Éd. Dargaud, 2006, 64 p. (É.P.)

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Nouvelles
Petites nouvelles…
de Jean Charlebois

Écrivain chevronné, Jean Charlebois nous offre dix Petites nouvelles… dans lesquelles nous retrouvons l’amour déployé sous plusieurs de ses formes. Fraternel ou profond, naissant ou de longue haleine, dirigé vers le sexe masculin, féminin ou les deux à la fois, il est décrit sans équivoque, avec une sensualité toute lumineuse. Si certains textes se veulent davantage humoristiques, d’autres aboutissent au tragique. L’ensemble est soutenu par une écriture inventive, libre et rythmée, qui procure richesse et originalité à l’oeuvre. Un recueil d’une poésie dense et sincère, magnifiquement illustré par la peintre Madeleine Lemire. Éd. Les Heures bleues, 2006, 240 p. (M.D.)

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Roman
L’homme ralenti
de J.M. Coetzee

Un accident à bicyclette et voilà Paul Rayment, sexagénaire seul et sans famille, couché dans un lit d’hôpital, une jambe en moins. Seule l’arrivée de Marijana Jokic, infirmière à domicile, donnera sens à la vie du vieillard en perte d’autonomie, jusqu’à faire naître en lui désir et amour. Il offre même à cette femme de parrainer son fils et d’aider le reste de sa famille. Surgit alors Élizabeth Costello, qui fait basculer le roman dans un chassé-croisé entre écrivain et personnage, obligeant Paul Rayment à se questionner sur cette passion "inconvenante" née au crépuscule de sa vie. Dernier roman du Prix Nobel J.M. Coetzee, L’homme ralenti propose une réflexion brillante et imaginative sur la solitude et la vieillesse. Éd. Le Seuil, 2006, 276 p. (M.D.)