Une enfance magogoise : Les héros de mon enfance
Livres

Une enfance magogoise : Les héros de mon enfance

Pour écrire Une enfance magogoise, l’auteur Daniel Gagnon a replongé dans ses souvenirs heureux de petit garçon.

Né à Beauport en 1946, Daniel Gagnon a passé son enfance à Magog, où il a fait les 400 coups avec ses amis dans des lieux mythiques tels que le lac Memphrémagog, le mont Orford et d’autres aujourd’hui disparus, comme la petite gare.

Devenu adulte et Montréalais, il se sentait pris d’une émotion particulière chaque fois qu’il retournait à Magog. Tout en racontant ses souvenirs à son épouse, Agnès Whitfield, il pointait tout ce qui ne s’y trouvait plus, comme le magnifique bureau de poste, rasé pour faire place à un stationnement d’épicerie. "Un stationnement pour vendre plus de boîtes de cornichons!" se désole l’auteur, qui s’inquiète du sort du mont Orford. "Pour moi, c’est le même drame qui revient. C’est-à-dire que quelqu’un arrive avec un peu d’argent et il dit: "Le bureau de poste, je l’achète." Et finalement, il le rase. […] Le mont Orford, qu’est-ce qui va arriver? C’est un joyau dans la région; en plus, c’est un parc. On ne respecte rien."

Il faut dire que Daniel Gagnon a connu le mont Orford au moment où il n’y avait qu’un remonte-pente "qui avait un effet désastreux sur les mouffles", si l’un des petits skieurs tombait dans le sentier de la remontée. Le livre défile ainsi sur 20 chapitres comme autant de souvenirs heureux et romancés. Trois personnages principaux participent à ses aventures: ses amis Laurent, Cake et la belle Marquise, qu’il aime en secret. Parmi ses péripéties, une ascension dans le clocher de l’église Saint-Patrice, la première journée à l’école avec le bon frère Hermann, le monstre du lac Memphrémagog… "C’est comme si j’avais colorié mes propres images", observe l’auteur.

En lisant son livre, on imagine qu’il a connu une enfance heureuse et sans histoires, outre les anecdotes répertoriées dans le roman. En entrevue, l’auteur admet pourtant que son enfance a été pénible et difficile. "J’ai décidé de ressortir le beau côté de l’enfance."

Quand on lui demande si son livre saura plaire aux gens qui ne connaissent pas Magog, c’est sa conjointe qui répond, osant même une comparaison avec Pagnol. "Il met Magog sur la scène littéraire. C’est une façon de valoriser les lieux." Daniel Gagnon tenait d’ailleurs à ce que Magog trouve sa place jusque dans le titre.

Une enfance magogoise
De Daniel Gagnon
Éditions Trois-Pistoles
129 pages