Stanley Péan : Histoires du jazz
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Stanley Péan : Histoires du jazz

Stanley Péan l’avoue candidement, personne n’oserait le confondre avec son idole Miles Davis lorsqu’il joue de la trompette. Son absence de technique est cependant largement compensée par sa passion contagieuse pour la note bleue.

Pas besoin d’être un fervent amateur de jazz pour apprécier Jazzman: chroniques et anecdotes autour d’une passion. Mieux encore, pas besoin de s’y connaître du tout en matière de jazz pour plonger dans ce recueil de textes à la fois légers, informatifs et remplis d’humour.

L’écrivain, journaliste, scénariste et président de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois parvient même à insuffler une surprenante dose de suspense dans quelques-uns de ses courts récits, publiés au fil des années dans La Presse, l’hebdo Ici, le mensuel Images ou sur les sites Internet Citizen Jazz, All About Jazz et Radio-Canada.ca. C’est le cas notamment de Jazz et Vodou, dans lequel l’auteur du thriller Zombi Blues raconte le déroulement catastrophique d’un concert de Wallace Roney auquel il a assisté à Paris.

C’est avec autant de plaisir qu’on suit Stanley Péan au fil de ses pérégrinations à New York, Londres, Bordeaux et Saarbrücken (en Allemagne), lieux qui sont souvent le théâtre de rencontres inattendues, que ce soit avec le saxophoniste Don Braden (dans Eine Kleine Nachtmusik) ou le crooner Chris Botti (dans Ballades, funk et canard laqué). Le trompettiste en herbe n’a cependant pas toujours besoin de quitter Montréal pour faire des rencontres passionnantes. On s’en rend compte en lisant son compte rendu d’une entrevue avec le trompettiste Wallace Roney (dans Hommage et Respect), rencontré en 2001 dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal, festival qui prend évidemment une grande place dans Jazzman, tout comme l’Off Festival, devenu un événement incontournable dès sa première édition.

Cela dit, au-delà des anecdotes relatées avec une joyeuse exubérance par l’écrivain, c’est sans doute le cours non officiel sur l’histoire du jazz et ses principaux interprètes (Miles Davis, Chet Baker, Billie Holiday, Duke Ellington, Ferrell Sanders, etc., etc.) qui retiendra l’attention du néophyte. Quant au connaisseur, il savourera sûrement les discussions de Stanley Péan avec ses amis et sa mère qu’il surnomme Lady I, celle qui lui a transmis sa passion pour le jazz, ainsi que son sens critique. Enfin, les plus curieux apprécieront également les nombreuses listes de suggestions d’albums et d’artistes à découvrir, insérées entre les textes afin de faciliter la transition d’une histoire de jazz à l’autre.

Jazzman
de Stanley Péan
Éd. Mémoire d’encrier, coll. "En bref"
2006, 196 p.