Dominic Tardif : Le petit livre rouge
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Dominic Tardif : Le petit livre rouge

Dominic Tardif n’a pas attendu la Providence avant de publier ses textes. Il les a lui-même rassemblés dans un petit livre rouge, qui se dévore en moins de deux.

Il a 20 ans, l’air nonchalant, mais pourtant Dominic Tardif a décidé de publier à compte d’auteur quatre nouvelles réunies sous le titre Juste une soirée ordinaire. "À Asbestos, quand j’étais ado, il fallait prendre des initiatives pour avoir du fun, sinon on restait chez nous pis on buvait de la bière", rigole-t-il pour expliquer sa démarche, devant un pichet de blonde et une corbeille de pop corn à la Taverne Alexandre. Le recueil est tout simple, broché et cartonné, mais permet à Dominic de se faire lire. L’été dernier, le jeune auteur avait publié un premier petit livre qu’il avait vendu à sa parenté lors d’un mariage. "J’avais des nouvelles un peu osées, mais même ma grand-mère a aimé ça!"

Son ami Mathieu Duquette a trouvé un bon terme pour décrire son style: "rockmantique". Sur la couverture rouge, l’auteur a mis sa propre photo, à l’image des pochettes d’album rock. Truffées de références à la musique, les nouvelles parlent de sexe, d’amour, d’amitié, de quêtes, de déceptions à travers une écriture rythmée et presque télégraphique. Le premier texte, qui donne son titre au livret, a de quoi ébranler avec sa finale, qui fait référence à un drame encore tout frais à la mémoire des Sherbrookois.

Originaire de Rouyn-Noranda, Dominic Tardif a grandi à Asbestos et est arrivé à Sherbrooke pour compléter ses études collégiales en arts et lettres. C’est là qu’il fait la rencontre de son mentor, Patrick Nicol, qui l’incite à participer à la Journée mondiale du livre au Loubards, où il reçoit un cachet de 50 $ moyennant la lecture d’un de ses textes. À la fin de cette session, les profs de français lancent un concours, qu’il gagne et qui lui rapporte 300 $. Plus tard, il soumet une nouvelle à la revue littéraire Jet d’encre, qui est retenue.

Maintenant étudiant en littérature à l’Université de Sherbrooke, celui qui crée sous pression aimerait peut-être devenir prof au collégial, tout en écrivant des livres. "Je m’identifie beaucoup à la relève littéraire au Québec: Marie Hélène Poitras, Benoît Jutras, Stéphane Dompierre, Matthieu Simard, Alexandre Laferrière. […] J’aimerais ça rejoindre ces gens-là. Si c’est pas trop prétentieux de le dire, j’aimerais ça faire partie de leur gang." On peut se procurer Juste une soirée ordinaire au Tourne-livre.

Dominic Tardif
Juste une soirée ordinaire
Publié à compte d’auteur