Francine Ruel : L'art de jouir au féminin singulier
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Francine Ruel : L’art de jouir au féminin singulier

Sans prétendre au chef d’oeuvre littéraire, il faut avouer que la populaire comédienne et animatrice Francine Ruel offre une charmante leçon sur l’art de vivre avec Et si c’était ça le bonheur?, son premier roman adressé aux adultes.

Lorsqu’elles dépassent le cap périlleux de la cinquantaine, les femmes célibataires sont-elles inévitablement vouées aux fonds de tablettes? Y a-t-il, cachée à la surface du quotidien, la possibilité d’être une fois de plus émue par quelqu’un ou quelque chose dont l’existence ne se faisait plus attendre? Au fil des aventures d’Olivia Lamoureux, baby-boomer épicurienne, Francine Ruel laisse sous-entendre que tout n’est pas perdu: les coups de foudre existent encore. Seulement, il n’y a pas que les représentants du sexe masculin qui peuvent chambouler les sens d’une dame: les grandes résidences de campagne jaunes peuvent aussi avoir cet effet dévastateur. Olivia nous en donne la démonstration. Déménageant dans un village de l’Estrie après de nombreuses années de vie à Montréal, elle se lance dans la rénovation d’une demeure, dont elle tombe amoureuse: "Cette maison et moi avions le même âge. J’y ai vu un signe de bon augure. On pourrait vieillir ensemble et prendre soin l’une de l’autre." C’est en travaillant à l’élaboration de son nouveau milieu de vie qu’Olivia s’ouvrira à l’espoir d’un espace où elle pourra savourer les bonnes choses comme le vin, les repas gastronomiques, les soirées entre copains et l’amour, si affinités. Ce récit de Francine Ruel, dont le passé de scénariste se devine par la présence de nombreux dialogues, expose un regard féminin sur le monde, simple et positif, dont l’humour et la légèreté illustrent combien le féminin singulier peut s’avérer jouissif.

Et si c’était ça le bonheur?, de Francine Ruel
Éditions Libre Expression, 2005, 317 p.