Contes en îles : Oiseaux des îles
Livres

Contes en îles : Oiseaux des îles

Le 5e festival Contes en îles, cette étonnante fête de la parole, vient de se refermer. Nous avons suivi l’événement à travers un blogue créé à cette fin, dont voici, en guise d’écho, quelques extraits choisis.

25 septembre, 9h38

On m’avait dit que ce festival était unique au monde. Je vois déjà deux raisons à cela, et j’ai la vive impression de ne pas être au bout de mes surprises. D’abord, c’est très certainement le seul événement qui débute dans le port de Montréal pour se poursuivre aux Îles-de-la-Madeleine – les premiers spectacles ont lieu carrément à bord du CTMA Vacancier, le bateau qui relie, en deux jours, la métropole et Cap-aux-Meules. Cette année, Contes en îles est aussi le tout premier festival du genre à travers le monde à bâtir une édition strictement féminine. Vous avez bien lu: une trentaine de "femmes de paroles" en provenance d’Europe, du Proche-Orient, d’Afrique ou d’Acadie s’y sont donné rendez-vous. Pas un mec! (…)

26 septembre, 0h16

Retour à bord du CTMA Vacancier, ce soir, pour entendre la lecture qu’a préparée Louise Portal du Prophète de Khalil Gibran. Le bateau reste à quai cette fois, salle de spectacle flottante, mais la comédienne et écrivaine a tout ce qu’il faut dans la voix pour nous faire voyager loin. (…)

26 septembre, 22h03

Belles découvertes ce soir, lors d’un "apéro conté" au Débarris, un bar de Cap-aux-Meules. L’Abitibienne d’adoption Louise Magnan, pour commencer, qui est montée sur scène d’un pas plus ou moins sûr, l’air de rien, pour bientôt nous entraîner dans une fantaisie érotique dont personne ne soupçonnait l’audace. (…) Ensuite, chapeau à la Française Jeanine Qannari, déjà applaudie sur le bateau, mais qui ce soir a réussi à rebondir avec une impressionnante dextérité sur le numéro de Joujou Turenne, qui venait de brûler les planches et dont on se disait que quiconque, à sa suite, allait avoir l’air bien pâlot. (…)

27 septembre, 10h27

Quelques mots sortis de la bouche du fondateur du festival, Sylvain Rivière, hier soir, et qui me trottent dans la tête ce matin: "Je dis souvent que ce qui déclenche le rire et les larmes, c’est le même piton! Les bonnes conteuses le connaissent bien, elles savent nous faire rire et pleurer tour à tour. Pour bien rire, d’ailleurs, je pense qu’il faut avoir été ému d’abord."

28 septembre, 4h57

Annick Leblanc sait pourquoi le diable ne vient plus rôder autour de Havre-Aubert. Dans une langue fascinante, où se mêlent le langage pour les sourds et muets, l’accordéon et les mots parlés, elle ensorcelle son auditoire, lui apprenant à se méfier des grands corbeaux.

Colette Migné, elle, fait la démonstration par le rire qu’il vaut parfois mieux accepter son corps tel qu’il est, sous peine de récolter pire encore!

29 septembre, 17h34

Suis rentré en ville hier, un peu à regret. Les Îles ont la forme d’un grand hameçon, clin d’oeil des hasards géodésiques à la vocation première des Madelinots, sans doute, mais aussi avertissement subtil au voyageur qui vient y ouvrir ses valises. Au bout de quelques heures déjà, difficile de repartir!

Difficile également de quitter ce beau rendez-vous des histoires, avec de petits h, de la francophonie, dont les accents féminins de cette année avaient non pas la force mais le doigté de balayer tous les préjugés. (…)

Version complète du blogue: www.voir.ca/blogue.