Flip/flop livres
FLIP
CHARLES BOLDUC
Les perruches sont cuites, premier recueil de nouvelles de l’auteur de Québec Charles Bolduc, est un coup de poing, une surprise littéraire qui nous aura laissé pantelant, édenté mais souriant. Ses influences, souvent palpables (Moutier, Carver), Bolduc en use comme d’un vecteur afin de trouver sa propre voix au fil de nouvelles parfois ahurissantes, exploitant le désoeuvrement, les impasses amoureuses ou le fantasme avec férocité, faisant souvent glisser ses récits caustiques vers le rêve, et le cauchemar. Dans un style économe où la recherche du mot juste opère à la manière d’une frappe chirurgicale, l’auteur témoigne avec bravoure de désirs inavouables, de pulsions taboues, égratignant rectitude politique et bien-pensants avec juste ce qu’il faut d’une cruauté assumée. On attend impatiemment la suite. (D.Desjardins)
FLIP
FANZINE BIDON
Fanzine Bidon vient tout juste de publier son 13e numéro, et on en redemande! Ce collectif de bédéistes, d’illustrateurs et d’auteurs indépendants s’amuse à détourner et à reconstruire les conventions graphiques. Impertinent, décapant et irrévérencieux, Fanzine Bidon offre à ses collaborateurs une plate-forme presque libre de contraintes. Il en résulte des perles uniques. Avantage collatéral, il permet de rassembler sous une même couverture des créateurs reconnus et des jeunes loups du dessin. Cette association provoque une ébullition à l’image de la vitalité de la scène québécoise. L’objet en soi, conçu avec soin, est toujours un pur délice. Cette année, on a aussi vu la naissance du petit frère Bidon dédié aux enfants, Ours Gamazine. Longue vie à la famille! (P.Caux)
FLOP
LE MONDE DU LIVRE
Il faut l’admettre, le Salon du livre a fait cette année des efforts pour houmpfer sa programmation. Véritable bouffée d’air frais, les activités périphériques, notamment dans Saint-Roch, ont permis de faire éclater la coquille parfois trop rigide de cet événement. Une voie à explorer plus à fond l’an prochain… Malheureusement, hors du Salon, le monde du livre semble parfois en profonde léthargie dans la capitale. Hormis quelques lancements, rencontres d’auteurs et activités littéraires – dont on salue au passage les irréductibles organisateurs -, le paysage littéraire apparaît bien souvent désertique à Québec. Manque d’intérêt des lecteurs? Abandon des maisons d’édition? Peu importe, on est déçu que l’univers des mots trouve une place bien timide dans notre ville. (P.Caux)