Andrée Poulin : À toi, mon petit…
La vivifiante Andrée Poulin a été choisie pour représenter l’Outaouais au 28e SLO. Bref entretien avec l’auteure, qui écrit pour l’enfance.
C’est pas moins de trois ouvrages que présentera en primeur Andrée Poulin au Salon du livre de l’Outaouais (SLO), témoignant bien de l’éventail du public qu’elle rejoint avec ses livres. Il y a d’abord l’album Le Meilleur Moment, publié aux Éditions Imagine, magnifiquement illustré par Philippe Beha, qui s’adresse aux trois ans et plus dans la collection Mes premières histoires. Elle ajoute également Les Cacahouettes de Babette à un autre roman se consacrant à cette héroïne, aux éditions Québec Amérique, pour les six ans et plus. Puis, elle présente Mes parents sont gentils, mais… ils sont girouettes!, aux Éditions Foulire, s’adressant surtout aux garçons de neuf ans et plus. "En littérature jeunesse, on parle moins de fidélité parce que les éditeurs se distinguent; chacun a son créneau", précise-t-elle à propos des multiples maisons d’édition avec lesquelles elle collabore.
Cette ancienne journaliste qui gagne maintenant sa vie dans le développement international s’est déjà gagné un fidèle public jeunesse, en plus d’être appréciée des professeurs, puisque ses oeuvres ont souvent un penchant social. Notons par exemple Une maman pour Kadhir (Imagine), dont le récit, poétique, s’inspirait de la catastrophe du tsunami. "J’adore aborder des sujets humanitaires dans mes livres, mais il faut toujours que je fasse attention à ce que ce ne soit pas trop moralisateur. Il faut trouver un équilibre", remarque l’auteure, donnant en exemple le récit de Mes parents sont gentils…, qui tourne autour d’une course de boîtes à savon, mais qui traite à la fois de la famine au Niger. "La discipline de l’écriture et de la recherche me vient du journalisme. Cela crée une rigueur pour en apprendre aux enfants, sans pour autant tomber dans le documentaire."
L’auteure d’origine franco-ontarienne aborde aussi le multiculturalisme dans sa littérature, notamment avec son héroïne chinoise Ping. Ayant elle-même adopté deux filles en Chine, elle est souvent aux prises avec les différentes difficultés auxquelles font face les familles multiethniques. "Étant deux parents blancs avec des enfants chinois, c’est sûr qu’on se fait remarquer et ça, ça pose des défis, autant que la musulmane qui se promène avec son voile sur la tête. Les gens posent des questions, s’arrêtent, nous regardent. Il y a eu des commentaires racistes aussi", atteste l’auteure, qui fera justement un face-à-face sur le sujet avec Josélito Michaud lors du salon. Elle participera également à différentes activités telles des lectures animées, et bien sûr, des séances de dédicace pour rencontrer ses jeunes lecteurs!